Gatchaman
5.2
Gatchaman

Film de Tôya Satô (2013)

A l'issue des 110 minutes de cette version live de Gatchaman, je peux vous dire que j'en aurais non seulement bouffé mon écran de rage, mais aussi cracher à la figure de ceux qui ont commis cette chose, car c'est toute une institution qu'ils piétinent.
Gatchaman est un des plus gros succès du studio d'animation Tatsunoko ; crée en 1972, elle aura eu au total 3 séries, avec la suite et F en 1979 qui clôturera l'histoire. Il y a eu ensuite un reboot en trois OAV en 1994 reprenant la première série, et enfin deux séries annexes, Gatchaman Crowds dans les années 2010.


Est-ce pour fêter (avec un peu de retard) les 40 ans de Gatchaman qu'un film live a été tourné, reprenant la lutte entre les cinq ninjas contre l'organisation Galactor avec à leur tête Berg Katse ? Pour une production japonaise, les moyens sont quand même là, avec des effets spéciaux parfois réussis, et le sound design entièrement conçu à Hollywood. Quant au reste, le film fait table rase du passé, notamment en inventant des nouvelles origines à Berg Katse, et occultant le grand méchant qui tire les ficelles Sosai X, un autre trauma pour Joe et Ken, et ainsi de suite, jusqu'à une scène post-générique qui annonce une suite qui n'arrivera jamais. Car le film a été un gros échec au box-office japonais, et il faut dire que c'est mauvais à tous les niveaux ; déjà, les acteurs et actrices au charisme d'une courgette (alors que Joe, dans la série, est un des meilleurs personnages jamais écrit dans un anime), une timidité maladive à parler d'amour où un simple baiser semble être une porno à l'écran, et surtout, ça manque cruellement de ce qui fait Gatchaman. Les méchants (ici, les Galactors ont des armures alors que c'étaient des humains à l'origine), les mécha (pourquoi ne pas avoir inclus Turtle King ?), la musique, l'absence totale de clin d'oeil ou d'humour parce que là, ça se prend au sérieux comme si on entrait à l'église. La seule chose qui nous fait vraiment penser qu'on voit Gatchaman est l'apparition à la fin du God Phoenix, la version enflammée du vaisseau (qui est d'ailleurs désignée toute en transparences), car même les tenues des ninjas ne sont pas vraiment ressemblantes, on dirait un coplay de Japan Expo 2008, et j'en ai vu des plus réussies que ce film-là, qui est une honte pour qui aime Gatchaman.

Boubakar
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le 27 oct. 2021

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