Étant un grand fan du très talentueux Baz Luhrmann, c'est avec une certaine excitation que je me suis rendu au cinéma pour y découvrir sa nouvelle œuvre. Je ne connaissais rien du roman de Fitzgerald avant d'aller voir ce film, j'étais donc également très intrigué quant à l'histoire.
Le réalisateur australien revient donc sur nos écrans avec son cinquième long métrage, 5 ans après son dernier film « Australia ».
Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est resté fidèle à lui même. Dès le début du film, on reconnaît tout de suite son style, sa mise en scène, son visuel : sa marque de fabrique. On pouvait s'attendre à en prendre plein les yeux, et c'est en effet le cas.
Une fois passé l'introduction, on y est. On est dans un tout autre monde, un autre univers, celui du réalisateur. S'ouvrant sur une magnifique reconstitution d'un New York des années 20, nous sommes plongés dans cet univers donc, d'une extrême beauté, servit par un visuel prodigieux, fonctionnant comme une orgie visuelle totale, d'une énergie folle, qui donne au film tout son intérêt, sa force, sa puissance, son ampleur.
Et plus le récit avance, plus cette beauté visuelle ne cesse ne nous fasciner, de nous émerveiller.
Baz Luhrmann adopte une fois de plus une mise en scène des plus artistique. Le vent qui agite les rideaux ; une lumière verte provenant d'un petit phare ; un accident de voiture ; un homme qui plonge dans sa piscine , etc : il arrive toujours à filmer des choses vraiment « banales et déjà vu» et ensuite à les rendre tout simplement « belles à regarder », voir totalement magnifiques. Chaque plan filmé est selon moi, du grand Art. Inutile de préciser que la photographie est donc impeccable.
C'est donc avec plaisir que nous entrons dans cet Amérique des années 20, burlesque à souhait.
Car en effet, l'ambiance de « Gatsby », c'est du pur spectacle, sur fond de strass, de paillettes, d'alcool et de costumes chics signés Prada. Les décors font totalement rêver. Les villas, les jardins, les villes, tout est tellement beau . Le côté hystérique, nerveux, coloré, pailleté et musical du film lui donne une ambiance « dingue » qui lui est propre (même si ça nous fait fort penser à Ballroom Dancing, Romeo+Juliette et Moulin Rouge).
Cette surenchère de fêtes, de folies, de musique et de couleurs ne donne jamais l'impression d'étouffer le récit.
La bande originale reste selon moi l'aspect le plus réussit. Alternant tous les genres, passant du rap (Jay-Z), à l'Électro/Hip Hop (will.i.am), du Dance (Fergie), du Jazz (Crazy in Love repris par Emeli Sande), de la Pop (Beyonce & Sia), du Rock Expérimental (Gotye), de l'indie (The xx), et la cerise sur le gâteau : le titre « Young & Beautfiul », véritable chef d’œuvre signé Lana Del Rey. Celle-ci nous produit une titre sobre, envoûtant, merveilleux, parfait. Ce fabuleux titre nous sera d'ailleurs servi à toutes les sauces : version piano, version orchestre, version jazz,...
Nous sommes très vite emballés par ces musiques et chansons qui donnent au film un rythme spécial et unique, aussi divertissant que captivant.
En ce qui concerne le récit, ne connaissant pas l'histoire de Gatsby, je l'ai découvert à travers ce long métrage. Je ne peux donc pas juger l'adaptation, mais uniquement le scénario.
Je dirais que celui-ci est la très grosse faiblesse du film. Car si l'ambiance et la visuel du film sont parfaits, on ne peut en dire autant de l'histoire. Bien que mystérieuse, j'ai été très déçu au final par cette histoire, qui n'est rien qu'autre une banale romance entre les protagonistes. Après autant de mystère concernant le personnage qu'est Gatsby, je m'attendais à quelque chose plus surprenant, de plus inédit. On se retrouve donc avec une histoire d'amour, très belle certes, mais sans originalité. Heureusement, les sentiments eux, sont là. L'émotion elle, est présente. Mieux encore : elle se ressent. C'est notamment dû aux excellentes prestations de Leonardo DiCaprio, fascinant et attachant en Gatsby, et Carrey Mulligan toujours aussi belle et talentueuse. Tobey Maguire ne se débrouille pas mal non plus, et a même réussi à se débarrasser de ses mimiques habituelles.
Pour le coup, le casting est excellent, sans exception.
En conclusion, « Gatsby le Magnifique » est bel et bien magnifique, voir sublime.
Visuellement irréprochable, techniquement génial, contenant une bande originale extraordinaire et un excellent casting, le film souffre d'un récit qui manque d'originalité et de rebondissements.
Mais il reste néanmoins une grande d’œuvre cinématographique et artistique.
C'est donc une nouvelle réussite pour le grand Baz Luhrmann, qui commence maintenant à en avoir l'habitude.