Première impression : une débauche d'énergie et d'effets qui ne cachent pas les carrences évidentes du scénario, Luhrmann échouant à donner pleinement satisfaction dans la corrélation entre fond et forme. Moulin Rouge y parvenait brillamment, Gatsy le Magnifique se vautre passablement, l'histoire d'amour s'estompant régulièrement derrière le vernis charmeur et insolent d'une esthétique et d'un montage outranciers, mais incroyablement homogènes et cohérents. Las, ce n'est pas parce que l'on fait briller mille étoiles (vertes) dans le ciel que nos yeux brilleront de mille feux.
Le film n'est pourtant pas un échec, loin s'en faut : sa (relative) réussite tient beaucoup aux acteurs qui portent l'émotion à bout de bras, notamment un Leonardo DiCaprio des grands soirs (la séquence de fin parle d'elle-même), et un Tobey Maguire que l'on est content de retrouver à ce niveau loin des cabrioles arachnéennes.
Un film à voir, donc, mais assurément le moins abouti de son géniteur.