De quoi redonner la vue à un aveugle...

Une excellente note pour une grosse production qui ne lésine pas sur les moyens visuels, à grands coups de renforts financiers, et ça se voit, mais puisque c'est Baz Luhrmann, on a déjà été habitué (Roméo + Juliet, Moulin Rouge, pour ne citer que ces deux-là...). Dans sa toute relative jeunesse de réalisateur, celui-ci surenchérit dans la démesure dans un style que l'on a l'habitude de le voir sublimer, que l'on aime ou que l'on n'aime moins, mais force est de constater que plus il s'en donne à cœur joie, et plus on a l'impression que pousser la mise en exergue de toutes sortes d'émotions à leur paroxysme de façon spectaculaire lui sied comme un gant. Ce film résonne fort, brille d'une lumière verte qui fait scintiller au plus profond les émotions les plus primaires que peut faire ressortir l'amour, à la façon honteusement envoutante d'une passion qui vous exhale et vous déchire tour à tour, pour qu'il ne reste de vous que le sujet impuissant d'une histoire qui vous tiraille entre l'envie et la nausée.
Les acteurs sont pour la plupart irréprochables, DiCaprio en tête, VF comprise, qui donne par son charisme évident une touche d'exception au personnage que même Robert Redford peut lui envier dans la première version de 1974.
Même si, il faut le reconnaître, la mise en scène peut parfois être un peu excessive, et ne pas plaire à ceux qui boycottent les sentiments en surabondance, mais on parle ici de l'histoire d'un homme qui rêve sa vie, sans aller plus loin que cela. Et même mis à part ça, la bande son en adéquation avec le thème vaut à elle seule le coup de se laisser rythmer tout au long du film sans trop rechigner.
Bref, par son style tranché et 1000 fois assumé, ce film est un ravissement pour tout esprit qui se laissera aller au rêve, et qui contrairement à ce que certains peuvent alléguer, peut donner lieu à une réflexion sur l'affect de chacun, lorsque l'on se prête à rêver d'amour.