Ce film semblait s'étirer en longueur, sans vraiment mener quelque part, pourtant, je n'arrivais pas à décrocher. Les images étaient plutôt belles et invitaient au voyage. Peut-être étaient-ce les pérégrinations par procuration qui ont su me captiver tout au long du film. Malgré cela, le jeu d'acteur n'était pas remarquable, en particulier celui du médecin de Gauguin. Seul Vincent Cassel, comme souvent, était irréprochable.
Ce n'est qu'après avoir lu des critiques que j'ai compris toute la polémique entourant ce film. En effet, l'artiste Gauguin suscite la controverse sur de nombreux aspects de sa vie. Il était infecté par la syphilis, a abandonné ses enfants, et a fui à Tahiti pour mener une vie qui, de nos jours, nous semblerait complètement abjecte. Il s'est uni à une fille de 13 ans, qu'il a peu à peu privée de toute liberté par jalousie. Je ne suis moi-même pas un grand admirateur des œuvres de l'artiste, et je ne comprends pas comment cet homme qui a peiné toute sa vie à vendre ses œuvres a pu être un héros pour tant de personnes.
Bien sûr, cette critique est formulée avec le recul du XXIe siècle, et il est évident que les mœurs de l'époque pourraient adoucir certains aspects du personnage principal. Il y a cependant quelques passages du film qui restent plutôt plaisants, notamment l'abnégation de l'artiste à ne jamais se détourner de sa passion. Aussi, lorsque un personnage secondaire utilise ce que lui a transmis Gauguin pour vendre ses œuvres à des touristes blancs, Gauguin s'emporte.