L'accès à la visibilité de ce film d'animation relève du parcours du combattant. Sa faible carrière commerciale dans les rayons vidéos des enseignes amène à le dénicher dans les brocantes dans la catégorie VHS, poussière incluse sur la jaquette.
Gen 13 de Jim Lee, J. Scott Campbell et Brandon Choi, se résume à une variation des X-Men en se rapprochant de son spin-off, Generation X qui éclate au grand jour le retard pubertaire de ces ados poussés à développer des pouvoirs à leur propre insu.
Similitude des noms et des attitudes branchées et culottées au point d'organiser deux crossovers sur papier entre Gen 13 et Generation X, la team de Jim Lee prend la tangente et affiche une animation qui concilie une fidélité au comic et un ton irrévérencieux au-delà du cartoon ordinaire.
Porté par un ancien animateur de la série animée Batman, Kevin Altieri tient là un film faux ami. Il brode une animation grand public avec un contenu moins enfantin qu'il n'y paraît, truffé de scènes violentes hallucinantes en décalage avec le character design apprêté aux personnages.
Le scénario s'occupe de la genèse du groupe avec Caitlin, Roxy et Grunge, étudiants dans un programme d'entraînements visant à déclencher leur gen-actif sur une base militaire secrète. Threshold s'intéresse particulièrement à Caitlin, à qui, il lui concocte des mises en scène pour s'assurer l'étendue de son pouvoir.
Gen 13 a des airs de pilote pour une éventuelle série en étoffant comme il se doit l'expérience éprouvée par les personnages. La fin conclut définitivement la naissance du groupe sous l'oeil avenant de Lynch et suspend deux lignes narratives qui appellent chacune à un développement potentiel sur une saison (la fausse mort d'un redoutable ennemi et la fuite d'Ivana avec ses sujets kidnappés dont Sarah Rainmaker).
Le film Gen 13 reste fun et sexy en mariant les responsabilités d'envergure mondiale à des vagues histoires de fesses et de préoccupation adolescente. Les personnages sortis du moule d'une quelconque morale, veulent assouvir ce qui leur pend au bout des narines. Si ce n'est pas une question de libido ou de cigarette, les animateurs mettent en pause leurs intérêts pour renflouer les nôtres dans l'exposition des anatomies féminines (Roxy et Caitlin en tête) se mouvant dans des espaces propres à charger la teneur érotique.
La scène de la douche entre les héroïnes est à tomber par terre, composée à juste titre de vapeurs qui cernent et floutent leur corps tombés dans un jeu de contemplation frustrateur.
Gen 13 mérite les regards pour valider sa création au risque de voir le titre disparaître dans l'oubli. Fan ou pas, sa violence déchaînée recouverte par un style d'animation bien âgée en surprendra bien plus d'un et personne ne le regrettera.
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