"I don't see a TV, Michael. No TV means no MTV" ... c’est ce que dit Sam à son frère lorsqu’ils découvrent leur nouvelle maison à Santa Carla. Cette citation du film décrit parfaitement ce qu'est The Lost Boys (oublions tout de suite le titre français du film qui est trompeur), un film de vampire pour la génération MTV, débutant sur une reprise de People Are Strange des Doors. Le film est présenté comme une comédie, mais pas très drôle. C’est aussi présenté comme un film d'horreur, mais pas très effrayant. Mais alors, c'est quoi ce film au juste ? Bah, je ne sais pas trop ! Comme cette bande de jeunes perdus, le film ne semble pas trop savoir dans quelle direction aller ...


Sam (Corey Haim) et Michael (Jason Patric) sont donc deux frères qui déménagent à Santa Carla avec leur mère (Dianne Wiest), dans l’espoir de démarrer une nouvelle vie. Sam cherche juste à s’amuser et à trouver une connexion au câble pour MTV, tandis que son frère aîné Michael s'amourache d'une belle nana sobrement nommée Star (Jami Gertz) qui traine avec une bande de punk en cuir noir (the lost boys) dont le leader semble être David (Kiefer Sutherland). Michael est alors lentement recruté dans la clique de vampires, attiré par Star. Sam quant à lui essaie désespérément d'inverser le processus de "vampirisation" de son frère avec l’aide de deux jeunes tueurs de vampires, les frères Frog (Corey Feldman et un autre gars), deux frères un peu trop zélés en mode Rambo.


Produit par Richard Donner (réalisateur des Goonies) et réalisé par Joel Schumacher, The Lost Boys est un film emblématique des années 80. Pour rappel, Joel Schumacher c'est l’homme qui en son temps a massacré la franchise Batman, mais qui a aussi réalisé le très bon Chute libre (son meilleur film et de très loin) et le très efficace "Cabine Téléphonique" (sans nous épargner de quelques bâillements). Il existe de nombreux films sur les vampires, certains racontés du côté des vampires, d'autres racontés du côté des humains, certains sont drôles, d'autres sont effrayants, certains sont romantique, d'autres sont gores. The Lost Boys quant à lui se contente d'être un honnête divertissement, refusant de rentrer dans aucune catégorie, histoire de toucher le plus large public possible. The Lost Boys c'est en quelque sorte les Goonies chez les vampires. Et à l'image des Goonies, The Lost Boys c'est l’un des films les plus mémorables des années 80, qui de part son côté cool et branché est complètement ancré dans cette décennie ... pour le meilleur et pour le pire.


The Lost Boys est un film qui combine efficacement un look cool et branché des années 80 avec une intrigue simple, mais somme toute divertissante. L’histoire modernise les éléments classiques du mythe des vampires et l’adapte à son époque, avec une certaine intelligence et un savoir faire certain (aka Richard Donner). En fait, cette approche comique "consciente de soi" est ce qui rend le film agréable. Joel Schumacher mise plus sur le fun et les rires (n'exagérons pas, il fait plus sourire que rire malgré tout) que sur l'angoisse, la peur et l'effroi. L’intrigue est plutôt simple et manque cruellement de profondeur. L'écriture des personnages est peu développée, mais tente tout de même de faire une analogie intéressante (bien qu’assez simpliste encore une fois) entre les problèmes de la jeunesse et le devenir d'un vampire.


Le casting est très efficace et tout le monde fait un excellent travail. Corey Haim semble être nait pour jouer le rôle de Sam, mais joue-t-il vraiment la comédie ou n'est-il pas tout simplement lui-même devant la caméra ? Toujours est-il qu'il est parfait dans le rôle de Sam, au point de nous faire oublier la présence de son compère de jeu Corey Feldman. Jason Patric quant à lui est moins chanceux et parait bien fade, ceci dit pas bien aidé par l'écriture très superficielle de son personnage. De plus il est éclipsé par le très talentueux Kiefer Sutherland, qui sur chaque scène lui vole littéralement la vedette avec son charme et son charisme naturel. Bien que fort jolie, Jami Gertz donne une performance quelque peu oubliable. Quant à Dianne Wiest et Edward Herrmann, tous deux sont excellents, elle avec sa tendresse habituelle et lui dans un rôle de "comic relief" très réussi.


Visuellement, le film souffre quelque peu de ce look daté et pas toujours du meilleur goût (décos fluo, couleurs flashy, coupes mulet et autres brushing) accompagné de cette musique très typée années 80 au synthé. Mais on ne pourra rien reprocher à Joel Schumacher, dont la composition visuelle colle parfaitement à son époque et au public visé. De plus, la réalisation est fluide, pleine d'énergie et dynamique. On ne voit pas le temps passer et le film n'est jamais ennuyeux ... bien qu'assez court finalement (moins de 1h30)


The Lost Boys souffre beaucoup de sa propre nature de film "autoréférentiel", tellement ancré dans son époque, qu'il a l’air vieux et sévèrement daté maintenant. L’intrigue aurait pu aboutir à une réflexion intéressante sur une "génération perdue", mais le manque de développement des personnages et l'autodérision permanente désamorce complètement toutes réflexions. Le film ne manque pas de charme, certes, mais c'est certainement dû à la nostalgie. Avec ce film on revient toujours aux années 80, tellement il ne semble être qu'une capsule temporelle de cette époque. Il est néanmoins difficile de nier que, pour un simple film pop-corn, il s’agissait pour son temps d’une approche intelligente, originale et nouvelle du monde des vampires. The Lost Boys livre finalement ce qu'il avait promis ou plutôt ce qu'il aurait dû promettre, c'est à dire un bon film pop-corn.


A recommander à tous ceux qui aiment les films de vampires qui ne se prennent pas au sérieux ... pour tous les autres, passez votre chemin !

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le 9 janv. 2022

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lessthantod

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