La Ballade de Jim
Je viens de me découvrir un nouveau héros, celui qu'on admire naturellement et qui donne l'impression de pouvoir soulever des montagnes avec une aisance déconcertante. Celui qui vous embarque avec...
le 23 mars 2014
72 j'aime
20
Recommandé il y a une éternité par l'ami Gwimdor (je vous invite à lire sa critique passionnée et passionnante) et plus récemment par Black_Key grâce à son très chouette texte, voilà que je me décide enfin à visionner ce Raoul Walsh de 1942. Bien m’en a pris, merci à vous, Messieurs.
En grand adepte du pixel et du polygone que je suis, c'est toujours un plaisir de déceler (un peu par hasard cette fois) une inspiration de jeu vidéo dans un film, ou inversement. De Bioshock Infinite ici, en l’occurrence. Ken Levine doit aimer Gentleman Jim, car je ne crois pas que les noms DeWitt et Comstock, que l'on retrouve dans le jeu, ne soient le fruit du seul hasard.
Petite parenthèse mise à part, Errol Flynn apparait en grande forme, à la fois athlétique, aérien et charismatique en diable. Entrainé par Mushy Callahan, un champion de l'époque, l'acteur réalisera tous les combats lui-même, au prix d'une crise cardiaque qui heureusement ne lui sera pas encore fatale. Une simple alerte, avant que l'alcool n'érode Flynn pour de bon. A noter que les jambes filmées durant les séquences de boxe sont celles de son champion d'entraineur.
Une belle gueule, assez loin du Corbett original toutefois - plus d'une fois, j'ai eu envie de l'interpeller "Yo, Jim beau !" - et surtout, une gouaille à toute épreuve. Arrogant comme pas permis, rien ne lui résiste. Car Jim n'est pas du genre à faire des Corbett. Ce jeune banquier insolent, à la limite de l'irritant, gravira l'échelle sociale à vitesse grand V, troquant placement aux gens par des passements de jambes et autres placements de jabs, l'élégant et ses gants se mettant tout le monde dans la poche au cours de l'opération. Epater la galerie, c'est dans les cordes d'Errol. Pour preuve, dans Gentleman Jim, ce sont les adversaires de Jim qui y finissent. De "Man in a box" à "Manne in a Boxe". Son combat, c'est cette ascension. Jusqu’à la gloire. Jusqu'au firmament, là où il aspire depuis le début, à l'opposé de là d’où il vient, inversant ainsi l'Errol.
Un mot sur la réalisation de Walsh. Dynamique, dispensant nombre de plans larges quand il le faut, histoire d'en mettre plein la vue durant les combats, au plus proche lorsqu'il s'agit de faire ressortir le charme étincelant des protagonistes et la magie des dialogues. A ce titre, j'ai trouvé le personnage de Sullivan particulièrement attachant sous son apparence de brute épaisse, notamment sur la fin du film, mais je n'en dirai guère plus. Et pour refermer la parenthèse "magnétisme", que dire de la délicieuse Victoria Ware ? Une Alexis Smith piquante et parfaitement assortie à notre héros, ce bellâtre de Robin des Bois australien.
Autrefois Capitaine Blood, le grand Errol est ici le Capitaine Crochet: celui qui terrasse le spectateur devant tant de grâce.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Séance de rattrapage ciné - La liste dont VOUS êtes le héros !
Créée
le 4 oct. 2015
Critique lue 941 fois
51 j'aime
23 commentaires
D'autres avis sur Gentleman Jim
Je viens de me découvrir un nouveau héros, celui qu'on admire naturellement et qui donne l'impression de pouvoir soulever des montagnes avec une aisance déconcertante. Celui qui vous embarque avec...
le 23 mars 2014
72 j'aime
20
Gentleman Jim, ou l’irruption à l’écran d’une torpille dont on va suivre la trajectoire avec jubilation et vertige. Errol Flynn a du charme, il le sait, et nous le fait savoir : son personnage est...
le 7 nov. 2014
70 j'aime
12
Le réalisateur s'est inspiré de la vie d'un boxeur célèbre de la fin du XIXème siècle:James J. Corbett, devenu professionnel après avoir été un modeste employé de banque. C'est l'étincelant et...
Par
le 27 juil. 2011
70 j'aime
17
Du même critique
Nuit. Tisane terminée. Film terminé. Gothic ôte son casque à cornes pour s'essuyer la joue tant il pleure d’admiration. Nomé(nale) quant à elle s'empresse de fuir pour cacher ses larmes de...
Par
le 7 déc. 2014
276 j'aime
53
[SPOILERS/GACHAGE] Nombreux sont les spectateurs de "Blade Runner" à jamais marqués par le monologue final de Roy Batty, ce frisson ininterrompu le temps de quelques lignes prononcées par un Rutger...
Par
le 3 mars 2014
261 j'aime
64
A la suite d'un "accident", Jérôme est en fauteuil. Devenu "semi-homme" pense-t-il, ce mytho contrit ressent le besoin de s'évader, tandis qu'à Gattaca, Vincent est las de jouer les majordomes. Ce...
Par
le 16 oct. 2014
256 j'aime
39