Avec "Get on the Bus", Spike Lee revient à son sujet de prédilection, la condition des noirs dans la société américaine. Sous des apparences de Road Movie, le film est en fait plutôt une sorte d'inventaire de la pensée dans les années 90: toutes les opinions s'expriment, même les plus politiquement incorrectes, et toutes sont contrebalancées par d'autre arguments. L'intelligence du propos est renforcée par des personnages vraiment bien construits. Sans basculer dans la caricature, c'est un éventail varié d'hommes qui conviens parfaitement au sujet, et qui plus est bien interprété. On reproche tout de même un certain manque de subtilité : le propos est souvent assené explicitement. Si cela renforce l'aspect "coup de poing" du film, cela le rend aussi un peu grossier dans son déroulement. La réalisation est elle quasi-parfaite: très stylisée, mais pas a outrance, et habillement montée pour que, même sans fil conducteur réel, le spectateur ressente de la cohérence. Le visuel accompagne vraiment le film et ne fait qu'un avec les idées développées. La musique quand à elle est variée, et toujours de qualité: on retrouve notamment Terrence Blanchard, un habitué des film de Spike Lee, mais aussi des chansons plus soul, bien choisie.
Get on the Bus c'est un peu ce que l'on attend de Spike Lee: une claque. Sans avoir la dimension d'un "Do the Right Thing" il reste un film intelligent, et utile.