Le gouffre de l'oubli.

La maison de production américaine Blumhouse (Paranormal Activity, Halloween) du nabab Jason Blum, spécialiste des films horreurs à petit budget (3 à 5 millions de dollars) était décidément à son meilleur en 2017 avec Split & Happy Birthdead mais décroche la timbale du succès avec Get Out, un thriller féroce de paranoïa raciale et d'épouvante qui révolutionne le genre, doté d'un humour grinçant pour la modique somme 4,5 millions de dollars.
Un contrat plus que réussi pour Blumhouse avec plus de 255 millions de dollars de recette à l'international. Une thérapie de choc post-Obama écrite, produite et réalisée par le novice cinéaste Jordan Peele (Keanu, Us), comique américain connu outre-Atlantique pour son duo avec Keegan-Michael Key dans les séries à sketches MADtv et Key & Peele. En plus de son méga succès car le noir est à la mode, Get Out décroche même l'Oscar du meilleur scénario original lors de la 90e cérémonie des Oscars en 2018. Une première mise en scène qui valide historiquement le partenariat entre Blum & Peele pour un contrat d’une série de cinq films d’horreur.
Rose présente Chris, son petit ami noir, à sa famille de bourgeois friqués dans leur manoir de famille isolé et soigné par les domestiques noirs, tout aussi inquiétants que l’étrange bâtisse perdue au milieu de bien sinistres bois peuplés de cerfs.
Au casting Black is beautiful, Daniel Kaluuya (Chatroom, Les Veuves) fait face à Allison Williams (The Perfection), Catherine Keener (Johnny Suede, Sicario : La Guerre des cartels), Bradley Whitford (Nuit de folie, Darkest Minds : Rébellion), Caleb Landry Jones (Le Dernier Exorcisme, Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance), Stephen Root (Incidents de parcours, Shérif Jackson), Lil Rel Howery (Bird Box), Lakeith Stanfield (NWA : Straight Outta Compton, Millénium : Ce qui ne me tue pas), Betty Gabriel et Marcus Henderson.

Tu leur as dit que j'étais Black ?

Non !

Chris Washington est un jeune photographe afro-américain qui partage depuis plusieurs mois la vie de Rose Armitage. Désirant présenter son petit ami à sa famille, Rose invite Chris à un rassemblement familial dans la résidence de ses parents. Les tourtereaux sont accueillis à bras ouverts, mais une étrange impression demeure dans l'esprit de Chris... Tous les invités sont blancs et seuls les domestiques sont noirs. Chris commence à constater des comportements étranges, voire agressifs, de la part de certains invités, ainsi que des commentaires étranges de la part de sa belle-famille. Rapidement, la tension monte et ce dernier comprend qu'il est pris au piège dans une sorte de jeux dont il ne connaît pas les règles mortelles qui le composent. Il devra tout tenter pour s'enfuir avant qu'il ne soit trop tard.

Salut c'est Chris, soit j'peux pas répondre soit j'ai pas envie de vous parler, à plus !

Sous les merveilleuses musiques du compositeur américain Michael Abels, ce thriller psychologique au scénario ingénieux et d'une intelligence rare, nous mène pendant une heure quarante minutes dans un état de suggestivité accru dans l’horreur le temps d’un week-end. Plus stressant que réellement effrayant, l’œuvre sans vedette peut paraître longue dans sa première partie (les trente premières minutes) mais excellentissime par la suite dans la première vision. Cependant Get Out devient de mieux en mieux au fil des lectures successives comme les meilleurs Shyamalan ou comme le méconnu Les intrus. C'est là qu'on pourra apercevoir des détails qui auraient pu nous échapper ou nous mettre sur la piste finale, sans oublier les hommages à Carpenter ou Lynch. Peele nous fait découvrir cette drôle de famille libérale et notamment un couple de domestique noirs considérés comme faisant partie de ladite famille, la coquette femme de ménage toujours à s’apprêter dans son reflet et le jardinier sportif adepte des footings nocturnes ! Comme toujours, je ne vous ferai pas l’affront de vous divulguer les meilleures scènes tant elles sont savoureuses & déroutantes surtout la garden party d'essayage de spécimen ! Bingo !

Voici venir l’ère du Coagula !