C'est tellement à la mode d'être Noir

Un gentil petit couple, elle Blanche et lui Noir, est invitée chez les parents de la jeune fille, dans leur grande maison cossue. Après quelques remarques et péripéties racistes de base rencontrées ça et là, on nous rappelle d’entrée qu’il n’est pas encore complètement anonyme d’être Noir dans les USA de 2016, a fortiori avec l’image qu’on renvoie d’un couple mixte. Ce malheureux jeune photographe, sensible, modéré, soufrant d’une culpabilité quant à la mort de sa mère quand il était petit, n’a pourtant encore rien vu avant d’arriver dans l’étrange demeure. Ambiance bienveillante qui sonne creux, ambivalence de réflexions, séances d’hypnose frisant la malveillance, hypocrisie palpable, atmosphère lourde, pesante et explosive sans que rien n’en détermine vraiment la cause, la maisonnée se transforme franchement en théâtre de l’étrange quand une vingtaine d’invités de la haute débarque également pour le week-end, vieux Blancs pour la plupart, jeunes Noirs hallucinés pour les autres.
On prend d’abord ce craquant petit bijou pour une romance antiraciste, puis pour une aventure familiale ou une critique de société, avant qu’il ne tourne en vaudeville mystique, puis n’ouvre sa porte à un vertigineux maelstrom de surprises basculant de plus en plus loin dans le fantastique et l’horreur.