L’ascète samouraï
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Cinéaste suprêmement malicieux, Jim Jarmusch superposait dans "Ghost Dog" un hommage à Melville (le "Samouraï", bien sûr), des plans un peu toc pompés sur les films de samouraïs, et des clichés du polar américain, dans un curieux mélange, toujours drôle et souvent inattendu, et produisant au final une sorte de tragédie aussi paradoxale que désinvolte. Car "Ghost Dog" réussit à concentrer puissance et souplesse, à l'image d'un Forest Whitaker, certes décalé en tueur efficace et lymphatique, mais finalement impressionnant de force mystérieuse. L'absolue légèreté du film, son humour simple mais enchanteur (je pense aux dialogues entre le Ghost Dog et le marchand de glaces !), la manière dont Jarmush entremêle sans complexes les rituels du Japon ancien (et les références à Kurosawa), la culture rap contemporaine (magnifique musique de RZA !) et une caricature de mafiosi tristement dépassés qui semble anticiper "les Soprano", font de "Ghost Dog" une réussite jubilatoire. [Critique écrite en 2015]
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Créée
le 12 janv. 2015
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