Réalisé par Lau Shut-Yue dont la courte carrière au cinéma n’aura pas engendré de très bons films, Ghost Fever est une comédie fantastique avec à son casting une tripotée de bons gros lourdos lorsqu’il s’agit de faire les couillons à l’écran en la présence de Nat Chan, Charlie Cho et Wong Jing, également scénariste. A leurs côtés, plusieurs beautés du ciné HK : Rosamund Kwan, Pat Ha ainsi que Amy Yip dans un petit rôle. Mais est-ce suffisant pour rendre cette énième ghost comedy intéressante ? C’est bien moins sûr…
Annonçons la couleur tout de suite, Ghost Fever est bien moins fun que ce que son casting aurait pu nous le faire croire. Force est de constater au final qu’il n’est guère passionnant, limite ennuyeux par moments, et de manière générale assez plat. Son gros problème est qu’il est la plus part du temps bien trop sérieux, même si jamais effrayant, alors qu’avec cette bande de gros cabotineurs dans le casting, on était en droit d’attendre un bon gros délire comme HK sait les produire. Que l’amateur du genre se rassure, il y a tout de même quelques bons gros délires à base de gags bien débilos, parfois assez fendarts il faut l’avouer, et de manière générale pas très fins. On citera comme exemple le coup de la grosse poitrine qui pousse à Nat Chan après qu’il se soit fait téter par un hopping vampire, l’hommage à Beetlejuice lors de la scène chantée (et dansée) autour de la table, ou encore le gros clin d’oeil à Fearless Hyena lorsque Charlie Cho est « absorbé » par la télévision, mais dans l’ensemble, c’est bien trop sage pour qu’on soit réellement enthousiaste.
On a vraiment cette impression de gâchis, à commencer par les excellents Eddy Ko et Max Mok (oui, moi j’aime bien) qui sont ici complètement sous exploités, le premier par sa très faible présence à l’écran et le deuxième avec son rôle ne présentant quasi aucun intérêt. On sent l’écriture de la chose à la va-vite ; Wong Jing n’a que rarement brillé par l’écriture de ses histoires et c’est également le cas ici. Ce cachet cheapos sympathique qu’on retrouve dans bon nombre de prod HK des années 80 ne fonctionne pas ici, on ne rentre à aucun moment dans l’histoire et pour le coup on ne s’attache à aucun des personnages. De toute façon, on ne croit pas une seconde au spectacle qui nous est proposé, j’en veux pour preuve le film conducteur du film : Wong Jing qui séduit la superbe Rosamund Kwan… Non non, même en faisant des efforts, ça ne le fait pas…
J’avoue, je ne trouve pas grand chose à dire sur ce Ghost Fever. Les quelques scènes sympathiques n’arrivent pas à hausser le niveau général du film qui nous laisse dans l’indifférence la plus totale. Peut-être n’étais-je pas dans un bon jour ? Je n’en sais rien mais une chose est sûre, c’est qu’il y a tellement mieux dans le même genre à côté qu’il serait dommage de perdre 1h30 avec ce Ghost Fever. Bref, passons…