Adaptation cinéma de la série de mangas du même nom, publié à partir de 1989, Ghost in the Shell est un petit bijoux esthétique à 110 millions de dollars. Faisant quelques concessions pour coller aux exigences hollywoodiennes, le scénario reste fidèle à l'esprit manga, mais le simplifie trop et je ne peux m'empêcher de regretter que le film n'aille pas plus loin sur le plan psychologique. Le début est mou et ça devient intéressant qu'à partir du moment où le Major découvre la vérité sur elle : On se sert d'elle pour tuer et sa mémoire a été kidnappé. Et là, ça ne va pas au bout des choses. Il y avait plus à dire. Le film ne fait qu'effleurer le discours de l'âme volée et la différence entre l'être humain et le robot. De plus, tout va trop vite dans Ghost in the Shell. Peut-être trop formaté par Hollywood, le film est court et le réalisateur ne prend pas assez le temps de rendre hommage à la culture japonaise et à montrer l'atmosphère futuriste et le décor somptueux. Car il faut le reconnaitre, les concepteurs du film ont fait preuve d'une belle imagination esthétique. La réalisation est réussi, les couleurs sont belles et la 3D amplifie cet effet. Venons-en maintenant au casting. Après Lucy et Under the Skin, Scarlett Johansson trouve ici un autre rôle dans le même genre, entre humain et robot et ça lui colle à la peau. Le rôle était fait pour elle, ça ne pouvait être une autre et elle est juste parfaite ! L'actrice y est sublimée à travers un look cyberpunk travaillée (j'adore sa chevelure brune et ses mèches). Michael Pitt joue un bon méchant. Et petite surprise, la présence de l'actrice française Juliette Binoche, dont le doublage VF manque de profondeur (un paradoxe alors qu'elle s'est doublée elle-même). Enfin, la musique correspond bien à l'univers futuriste et étrange du film. En dépit d'un manque d'émotion, Ghost in the Shell est un beau divertissement, qui s'apprécie sans difficulté. Il a l'avantage d'être un blockbuster décalé, différent de ce que l'ont voit habituellement en salle. L'esthétique est superbe et Scarlett Johansson mérite à elle-seule le déplacement. On aurait juste aimé plus de profondeur.