Replacons le contexte. Nous sommes en 2010 et discutant avec un ami autour d'un cafe il me dit:
- La vache quand meme, Dragon ball evolution, c'etait sacrement de la merde. Pire que ce que je pensais.
- Le pire c'est que c'est meme pas une adaptation. C'est l'archetype du film de super heros ricain lambda avec inserer nom de personnage connu ici, inclus.
- T'imagines si un jour ils font la meme avec Akira?
- Ou pire, avec Ghost in the shell......
Sur ce, commencons! Ghost in the shell 2017 est un film de Rupert Sanders avec dans le role titre Scarlett Johansson et est une adaptation "libre" du film du meme nom sortie 1995 par Mamoru Oshii lui meme une adaptation du manga eponyme de Masamune Shirow. Oui, c'est deja le bordel.
On suit donc ici l'histoire du major Motoko Kusa... euh pardon, on suit ici l'histoire du personnage de Mira (qui est major mais qui ne s'appelle pas Kusanagi Mokoto, enfin si mais non) qui est un androide comme les autr....ah pardon, le premier androide fabriques et bon dieu en moins de cinq secondes, c'est quoi cette volonte dans le cinema hollywoodien de nous mettre du double sens messianique a toutes les sauces. Surtout que dans le film d'origine, y en a du messie, enfin pas le major justement. Bref continuons, restons calme. Le premier androide donc, appartenant a la section 9, une section speciale de la police qui..... ah pardon, elle appartient pas a la section dans ce film, c'est un pret. De qui du coup? D'une multinationale malefique qui domine le monde oh mais put#$%! J'abandonne! Bon pour resumer en quatrieme vitesse , perte de memoire, charabiat a la con qui ne veut rien dire, grosse baston, pseudo bisou lesbien a deux balles, faux mechant tenebreux numero 256 et amourette sorti d'un trou du cul cosmique vous attendent ici. Ca fait envie hein! Non? C'est ce qu'on se bouffe depuis 20 dans le cinema hollywoodien mainstream? Sans doute.
Du coup qu'est ce qui ne va pas dans ce film si on l'extrait de son cadre d'adaptation? Et bein pas grand chose tout compte fait. Bien qu'etant extremement lambda et previsible avec des mechants tres tres mechants, des gentils tres tres gentils, un bogoss tenebreux mais qu'il a du coeur sous sa carapace de dignite et qu'il etait pas vraiment vilain en fait, un final en mode badaboom avec un tank bou qu'il fait peur et qu'il casse tout et une heroine qui prend la pause sur fond de soleil couchant en fin de film, c'est le cocktail extra lambda du film d'action supplement cyberpunk du pauvre #onfoutdesneonsetdeshologramesdepartout. Oui, on nous fait de la ville avec des grands hologrames dans tous les sens pour bien que ca fasse turfu, de la musique synthe pour bien rappeler ses aines et...en fait...il est evidemment la mon probleme avec ce film. Tout est si fade, convenu, oserais je dire meme lambda.
Je ne peux pas le detacher de son contexte d'adaptation. Tout ce que je vois, c'est hollywood qui a fait ce que hollywood sait faire. Absorption, simplification, standardisation et enfin, regurgitation. Ils n'ont absolument pas compris ou n'ont pas voulu comprendre ce qu'ils etaient en train d'adapter. C'est culte chez les geek? Balance le fric alors mais simplifie pour que tout le monde comprenne mieux. Ici on est dans un film qui explique tout et meme sur explicite constemment les choses. Et oui c'est le cas de l'ensemble des films recents au cinema mais c'est justement ce que ne faisait pas le film d'origine.
Exigent, sombre, ambigue, morose, simple, grandiose, telle est ma perception du film de 1995. Un fil qui ne te prends pas par la main, t'invite a la reflection et se le plus proche du reel possible. Il n'est pas question de retrouver ce qui a ete perdu mais de comprendre. Comprendre la nature des individus, comprendre l'esprit, mettre le doigt sur ce qui fait de nous des etres vivants et conscients. Il est la mon probleme. On passe d'un film qui m'a ouvert a la reflection pour la premiere au cinema de mon vecu de spectateur a un metrage sans grand interet et oubliable. Le carnage est bien la. Merci Hollywood.
PS: rien que pour l'utilisation osef de Beat Takeshi en mode "t'as vu regarde, on a un japonais au casting, en plus un que t'aime bien le fanboy. T'es content hein!", c'est la note minimale direct. C'est un molard dans la figure du spectateur a ce niveau la!