Ghost in the Shell n'a plus rien à prouver au monde sur sa suprémacie en matière de science fiction cybernétique et de réflexions thématiques. Mais il semble que ça ne soit pas assez pour Mamoru Oshii, qui s'est fendu en 2003 d'une version 2.0 de son bébé, en y ajoutant essentiellement des séquences en animation 3D, pour les visuels des projections par ordinateurs, et de certaines séquences du film. Si la révolution graphique le justifiait, pourquoi pas... Mais retoucher à son travail a ce petit quelque chose de risqué, car ce qui était cohérent à une époque peut perdre son charme si on le bouleverse avec une nouvelle optique. Inutile de dire que Mamoru s'est complètement planté et que cette redécouverte tourne au fiasco. Non pas que la 3D soit mauvaise (elle s'intègre plutôt bien dans le générique, et les simulations 3D par ordinateur prennent un coup de jeunesse), mais s'intègre très mal dans l'ensemble du film, toujours en animation à l'ancienne, qui n'ont pas été retouchées d'un poil. Or les colorations et les textures ne cohabitent pas, l'harmonie des scènes est brisée, pour une évolution graphique hautement contestable (aucun progret, et aucune amélioration visuelle notable, l'histoire restant de toute façon la même). Autant dire de ce projet 2.0 est une lubie qui ne mérite aucune attention, ressemblant davantage à une opportuniste ressortie pour les fans qu'à une refonte du projet et un gain question univers.