The Untold Story
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le 31 janv. 2022
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Wilson Tong est un acteur martial très prolifique dans les années 70, essentiellement dans des petits rôles, vu dans par exemple plusieurs films de Liu Chia Liang tels que The 36th Chamber of Shaolin, Executionners from Shaolin ou encore Shaolin Mantis. A la fin des années 70, il passe à la réalisation avec Kung Fu Genius (1979) et plus tard, on le retrouvera à la tête des sympathiques A Bloody Fight (1988), All Mighty Gamblers (1991) ou encore The Musical Vampire (1992). Il fait également partie de ces réalisateurs qui, au début des années 80, puisque c’était devenu la mode, se sont lancés dans le cinéma d’horreur, et plus particulièrement le film de magie noire comme c’est la mode depuis le Black Magic (1975) de Ho Meng-Hua. Alors c’est certain, Ghost Nursing (1982) n’est peut-être pas le plus connu des films de cette mouvance, les amateurs de ciné HK auront plus facilement tendance à citer Hex (1980), Corpse Mania (1981) ou encore Bewitched, productions Shaw Brothers oblige. Pourtant, Ghost Nursing a de bien beaux arguments pour lui et se montre sacrément fun et barré pour qui aime le genre.
Première des deux seules productions de la Gold City Films Co., la deuxième étant Invitation of a Ghost (1984) également de Wilson Tong, Ghost Nursing va jouer sur le concept des forces spirituelles qui protègent ou entravent la vie des vivants. Ici, il sera question d’une jeune femme qui est sujette à la malchance et qui va utiliser des moyens surnaturels pour essayer de s’en débarrasser, à condition bien entendu de respecter à la lettre certaines conditions sous peine de voir l’enfer se déchainer autour d’elle. Vous l’aurez deviné, c’est ce qui finira par arriver puisque c’est ce que le public attend de ce genre de films. Ghost Nursing est un peu long à démarrer. Il faut attendre 25 minutes que le décor soit planté, que les choses se mettent en place et que le fantôme commence ses agissements. Même là, on reste sur du sporadique mais le scénario nous donne quand même à manger : une peau de banane venue étrangement se figer sous un pied avec un crâne ouvert en résultante, asticots se mettant soudainement à sortir de la bouche d’un lourdaud mangeant un hamburger, sbire qui se met soudainement à tuer ses collègues qui reviennent zombifiés, … Mais il faudra attendre la dernière demi-heure pour que le film se lâche complètement et nous donne réellement ce qu’on était venu chercher, lorsque le fantôme se loge dans le corps du chéri de l’héroïne et que ce dernier se lance dans un carnage sanglant et de l’action surnaturelle. Ça va lancer des sorts, des idées assez folles vont fuser, les bizarreries vont s’accumuler, et le final sera un mélange d’arts martiaux et de rituels étranges, rempli d’effets spéciaux macabres bien dans le ton de l’époque, c’est-à-dire kitchs pour les uns et kitchs mais plein de charme désuet pour les autres. Crâne volant, lasers sortant des yeux, fluides corporels coulant à flot et tout un tas d’autres choses qui font de ce cinéma horrifique HK du début des années 80 un moment très réjouissant pour l’amateur de bizarreries.
Tourné en Thaïlande pour amener encore plus d’exotisme, Ghost Nursing est un produit horrifique typique de cette époque qui coche toutes les cases de ce qu’on espère y trouver : Fantômes déchainés, rituels mystiques, magie noire, possession corporelle, sorciers taoïstes, exorcismes, forêt hantée, une abondance d’horreur graphique lorgnant vers le craspec, et une impossibilité d’arriver à prédire ce qu’il va réellement se passer tant l’inventivité de certaines scènes est à saluer. Les quelques moments gores lors du final sont assez funs (cuir chevelu arraché, empalement sur fourchette géante) et Ghost Nursing ne lésine pas sur la violence parfois grotesque. Le fait que le scénario se prenne constamment au sérieux apporte une ambiance encore plus particulière. La réussite du dernier acte, on la doit en partie à Norman Chu (Duel to the Death, Bastard Swordsman) qui, avec sa tête inquiétante, n’a pas beaucoup à forcer pour amener un peu d’inquiétude à son personnage. On regrettera juste qu’il s’arrête de façon un peu trop abrupte, comme s’ils ne savaient pas réellement comment finir le film, ou qu’ils avaient manqué de budget pour en finir complètement. Wilson Tong arrive à installer une bonne ambiance à son film. On sent qu’il n’avait pas un gros budget mais il a fait ce qu’il fallait pour soigner ce qu’il fallait soigner. Sa mise en scène est propre, énergique, et la restauration de Vinegar Syndrom permet d’apprécier la photographie souvent très colorée du film. Alors c’est sûr, il faut savoir être patient et savoir s’enquiller une première heure pas toujours passionnante, mais cette patience sera récompensée. Car même si, dans son ensemble, Ghost Nursing n’est pas le meilleur de sa catégorie, il sait ce que le public attend et il le lui donne et le résultat certes très kitch est divertissant.
Si vous aimez l’horreur hongkongaise du début des années 80 (Hex, Bewitched, Devil Fœtus, …), jetez un œil à Ghost Nursing, bobine des plus sympathiques qui a du mal à démarrer mais qui se rattrape par sa bonne dernière demi-heure.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-ghost-nursing-de-wilson-tong-1982/
Créée
le 5 déc. 2024
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