Lorsque le Rider pisse des flammes, nous on chie des bulles.

Il était dur d'imaginer une suite à Ghost Rider qui puisse redorer le blason de Johnny Blaze, celui-ci ayant été mis à mal par le peu inspiré Mark Steven Johnson, qui passait de la comédie familiale (Jack Frost avec Tim Allen) à l'adaptation de l'un des plus bad-ass de la firme Marvel (avec entre-temps celles de Daredevil et Elektra). Pour enfin apporter la touche de folie qui sublimait le comic book, l'éditeur a décidé faire appel à deux mecs bien délurés, Mark Neveldine et Brian Taylor, qui s'étaient brillamment illustrés avec Hyper Tension (1 et 2) avant de nous noyer dans le caca avec Ultimate Game et Jonah Hex. Mais soit, le personnage permettait au duo de s'approprier une figure aussi déjantée que celle de Jason Statham dans Hyper Tension avec un Nicolas Cage qui ne recule jamais devant l'opportunité de faire des conneries. Et ça la connerie on nous l'avait étalé au cours de featurettes où tout le monde (comme toujours) usait de superlatifs et de pseudos explications pour nous faire croire à des conditions extrêmes faisant de ce film une perle. Cage affirmait avoir livré tout ce qu'il avait en magasin en terme de grimaces, l'équipe technique nous racontant que les deux réalisateurs avaient été laissés en roue libre afin de pousser la machine dans les derniers retranchements de la folie, compliquant tout ce qui avait trait à la 3D.

Un menu appétissant qui avait donc tout pour plaire, mais au final qu'en est-il vraiment ? Pour faire simple, Ghost Rider 2 est probablement ce que l'on a vu de plus merdique en terme de montage et de mise en scène. Les cinéastes ont effectivement fait n'importe quoi, oui mais dans quel but ? Car on se fait VRAIMENT chier de bout en bout, l'hystérie se fanant bien vite. Ok c'est écrit n'importe comment et n'observe aucune logique particulière (merci à David S. Goyer), avec un Ghost Rider qui finit quasiment dans le coma après s'être pris deux cartouches incendiaires dans la gueule (le point faible du Rider: LE FEU, notez-le, ça peut servir), mais qui ne bronche pas lorsqu'on lui tire dessus à plusieurs reprises au LRAC. Ça ne pourrait être qu'une petite erreur, mais s'en est une dans une étendue océanique que même James Cameron n'oserait sonder. L'ennemi de Blaze, Carrigan, se fait insuffler un pouvoir qu'il ne contrôle pas, il putréfie tout ce qu'il touche. C'est marrant lorsqu'il essaie de bouffer, mais encore une fois toutes les aises possibles sont prises, abandonnant tout sens logique. Il putréfie une arme mais pas le volant qu'il tient, et évidemment ses fringues ne pourrissent pas, ce qui est bien dommage, un bad-guy à poil ayant été la perle pour enfoncer ce marasme cinématographique. Cage semble d'ailleurs un peu perdu dans ce bordel, ce qui est quand même dur à croire après qu'il ait relevé avec brio le challenge qu'était Bad Lieutenant; il cabotine par ci par là, tente de servir une compilation de ses mimiques (en réalité très maigre, il suffit de regarder Embrasse-moi vampire pour en être convaincu) lors d'une scène de transformation toute droite repiquée du Tetsuo de Shin'ya Tsukamoto, et quand tout cela s'arrête il affiche autant d'entrain que lorsqu'il jouait les apprentis Indiana Jones dans la saga Benjamin Gates. Mais s'il n'y avait que Cage qui paraissait perdu, mais non, on a un môme qui est aussi fade que M.J. le rejeton de Susan dans Desperate Housewives, auquel s'ajoute Christopher Lambert qui fait une apparition totalement inutile servant un subplot qui l'est tout autant, et étant donné que Peter Fonda est mort, un insupportable histrion l'a remplacé (ah, on me dit que Peter Fonda n'est pas mort, autant pour moi, la production est donc bel et bien entièrement responsable de ce fiasco).
Au panthéon du n'importe quoi on s'interrogera sur pourquoi notre team bande sec devant un dépôt d'armes alors que tout le monde n'en prend qu'une, Blaze poussant le vice d'en faire fi alors que 5 minutes plus tôt il perdait tous ses pouvoirs; pas grave, on va juste affronter le Diable. Et qui a eu l'idée de demander à Nicolas Cage de prendre des poses ridicules façon Power Rangers ? (devant une multitude de lens-flares, comme à peu près pendant tout le reste de la bobine qui semble avoir été post-VFXée par J.J. Abrams)
Au final Ghost Rider 2 n'est donc qu'un ratage total, cumulant toutes les erreurs possibles et usant d'un côté « film expérimental » pour tenter, comme son héros, d'être en marge, mais s'il l'est, c'est par sa médiocrité. Le budget semble qui plus est avoir été géré n'importe comment, l'apogée de l'action étant atteinte à la moitié de la pellicule avec une scène titanesque, la suite n'étant que blablas et séquences d'action du pauvre (les combats sur fond noir donnent envie d'aller se consoler en allant voir des vidéos fan-made de DBZ sur Youtube). Un constat que l'on aurait cru impossible qui nous fait reculer d'un pas et préférer le premier opus, voire même se le taper en version longue. Finalement, lorsque le Rider pisse des flammes, nous on chie des bulles.
SlashersHouse
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le 30 juin 2012

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