Martin Freeman est un acteur dont on peut pour le moins dire qu'il apparaît dans des productions de calibre divers et variés, puisqu'on peut le retrouver alternativement à Hollywood via le MCU ou le Hobbit, sur Netflix avec son récent film Cargo, sur la BBC dans Sherlock, ou dans des productions plus confidentielles comme ce Ghost Stories sorti d'un peu nulle part et qui est visiblement l'adaptation d'une pièce de théâtre. Quoi qu'il en soit c'est un acteur que j'apprécie de voir et je ne me serais probablement pas intéressé à ce film au synopsis relativement quelconque sans sa présence. Il n’apparaîtra finalement qu'au bout d'une heure de film, précédé par Alex Lawther que l'on a pu voir en début d'année dans The end of the fucking world.
Ce Ghost Stories suit l'histoire du présentateur d'une émission télé qui tente de démystifier des phénomènes paranormaux et à qui l'on vient soumettre trois cas surnaturels apparemment inexplicables.
Spoilers majeurs, à ne lire qu'après visionnage
Le film se scinde donc en trois mini-histoires qui n'ont visiblement rien en commun les unes avec les autres hormis leur caractère étrange. En fait, elles sont tellement différentes au niveau de leur contenu et de leurs protagonistes qu'on se doute bien que quelque chose va, à un moment ou à un autre, les unir et que cela va constituer, au-delà de ces histoires, l'objet principal du film. Des indices apparaissant dans chacune des histoires viennent rapidement étayer cette hypothèse (des suites de chiffres qui se répètent, des personnages ou des objets).
Chaque cas en lui-même n'est pas véritablement exaltant et use de ressorts un peu éculés pour tenter d'effrayer, notamment les jump scares. Le twist étant que tout ne se déroule que dans la tête du héros comateux et que chaque histoire est une métaphore d'aspects de sa vie qu'il regrette et d'un événement particulièrement traumatique qui le hante et finit par le pousser à commettre le geste ultime (j'ai vu dans la seconde histoire une expression du mal-être que le personnage vit par rapport à sa mauvaise relation avec son père abusif, la troisième concerne son regret de ne jamais avoir eu d'enfants, et la première, j'avoue que je sèche un peu). Il se révèle finalement hanté par ses propres démons intérieurs plutôt que par des éléments surnaturels.
Ghost Stories est donc un film à énigmes qui n'est pas désagréable à suivre, bien que manquant un peu d'impact dans sa partie horreur et d’originalité dans son twist. Il pourra distraire pendant une heure trente les amateurs du genre, bien que les plus fins limiers risquent de comprendre le fin mot de l'histoire assez rapidement. Nul doute qu'un second visionnage sera utile pour repérer les indices les moins évidents disséminés au long du film pour ceux qui l'auront apprécié suffisamment pour se le refaire entièrement, ce qui n'a pas été mon cas.