Western martien
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John Carpenter qui règne quasiment en maître sur le cinéma fantastique passe aussi (et non sans raisons) pour le maître de la série B, celui qui réussit un film avec trois bouts de ficelles. Fait un peu de bric et de broc, Ghosts of Mars renvoie d'abord au propre univers de Carpenter:à savoir, l'idée de possession (The Thing, Prince des Ténèbres),l'idée de l'union de deux groupes pourtant à l'origine complètement aux antipodes (Assaut), une ambiance futuriste iconoclaste qui renvoie aux deux films de pur SF (New York 1997 et Los Angeles 2013) avec les antihéros tels qu'ils apparaissent dans le monde Carpentérien: Mélanie Ballard y interprète une représentante adepte des drogues et lesbienne alors que Désolation avec qui elle s'allie est un malfrat. Finalement, les deux héros du film sont une blonde et un black. De quoi surprendre dans le cadre d'un film de studio. Mais visiblement, John carpenter a conservé une assez large liberté de manoeuvre.
Outre les références à son propre univers, on constate une forte influence venue des westerns. Car Ghosts of Mars est véritablement un monde de SF-Westernien. Déjà le nom de la ville (Canyon) ainsi que le décor de ladite ville qui ressemble à une ville fantôme. Les personnages stéréotypés à outrance sont des durs à cuires mais seulement par leurs bas instincts (sexe, violence, usage de stupéfiants, vols...). Nous avons d'un côté l'équipe de flics avec Mélanie Ballard interprétée avec une grande conviction par Natasha Henstridge (La mutante 1 & 2) quiest l'archétype même du shérif du futur et qui tient à faire règner la loi même au plus fort de l'anarchie ambiante. Et de l'autre côté, James "Désolation" Williams", le gangster qui parle peu mais qui accorde de l'importance à la parole donnée.
Que penser de ce nouveau Carpenter? Beaucoup de perplexité car Ghosts of Mars ne tient pas toutes ses promesses et a tendance à noyer le spectateur dans beaucoup d'action, certes très réussie mais répétitif. L'histoire se limite le plus souvent à une succession de meurtres sanglants (bravo au travail effectuée par KNB) ce qui désamorce toute tentative de faire peur .Car nous nous trouvons ici devant un film anarchisant comme si le réalisateur avait d'abord voulu (comme de plus en plus souvent dans ses films) faire passer ses idées iconoclastes. Les seuls moments pouvant donner quelques sueurs froides se retrouvent en première partie avec notamment la découverte par Mélanie Ballard de l'hopîtal ou règne une ambiance inquiétante.Une autre idée à peu près originale est la disparition prématurée de Pam Grier (la commandante) et la vision de sa tête plantée au bout d'une pique, ce qui peut faire craindre que personne n'est à l'abri de la horde de zombies .Mais le choix de conter l'histoire nuit à sa compréhension générale. C'est ainsi par une succession de flash-backs que l'on apprend les événements, Mélanie Ballard dévoilant les informations qu'elles possèdent grâce à ce qu'on lui a raconté. Ce choix implique des allers-retours. Faut suivre!!! Ce grand foutoir généralisé [Carpenter dit lui même qu'il a réalisé un film expérimental ] est accentué par une musique hard-rock d'un autre âge, une impression de se retrouver face à une vulgaire série B par moments (la kitscherie des décors) et un non intéressement quand au destin des personnages, à l'exception des deux principaux. Le méchant (Big Daddy) qui peut être considéré comme un double du réalisateur n'est vu qu'épisodiquement et n'a pas l'invincibilité d'un Michael Myers, par exemple. Et, certains disparaissent sans que quiconque s'en émeuve. Un détachement que tente de camoufler l'illusion de rapidité donné par une caméra au plein coeur de l'action.
Vous l'aurez compris, je suis sorti assez déçu de la projection, même si certains thèmes peuvent amuser tel cet apologie de la drogue déguisée (l'usage pouvant empêcher la possession du corps par les esprits martiens), une société matriarcale (les femmes au pouvoir) ou l'ambiance tribale qui donne à Ghosts of Mars le cachet qu'il n'aurait pas sinon.
Mais le schéma de l'intrigue très simple et le fait qu' à mon avis, il s'agit presque d'un western pur, peut dérouter ceux qui ne sont pas fans de Carpenter.Car pour accepter sans réticences ce nouvel opus de Big ("Daddy") John, il faut être un INCONDITIONNEL. Au final, un film mineur mais assez jouissif (c'est certainement le côté primitif de l'homme qui ressort).
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Créée
le 7 août 2020
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