The rise and fall of Ghoulies.
Les Ghoulies, qui connurent des débuts difficiles avec un premier opus très mauvais et un second qui remontait un peu le niveau, avaient enfin eu le droit à quelque chose de satisfaisant avec le troisième. Puis, voyant le synopsis de celui-ci, c'est avec horreur que l'on voit le retour de Jonathan Graves, interprété par Peter Liapis, personnage central du premier, et le désespoir s'emparait de nous, de crainte de replonger dans un merdier dénigrant tout le travail qui avait été fait sur le troisième.
Et effectivement, bye bye les Ghoulies, une nouvelle fois on nous prend pour des cons, et pas à moitié. Cette fois-ci ils ne sont plus que deux, n'ont esthétiquement plus rien à voir, la production ayant cette fois-ci choisi des nains déguisés, et sans grande surprise, ils n'apparaissent qu'avec parcimonie, devenant presque des caméos.
Néanmoins, ce Ghoulies s'inscrit directement dans le registre du nanar supportable grâce à une réalisation tellement foireuse qu'elle en devient globalement amusante. Rien que le début annonce la couleur, imaginez une nana vêtue de cuir, les nichons à moitié à l'air (pour gagner en pénétration — dans l'air), coiffée d'un brushing so-nineties, et attaquant les gardiens d'un entrepôt avec des shurikens en plastique. Puis, s'enchaîne une fusillade où Jonathan, devenu flic (???), et alcolo (pléonasme), déboule avec deux flingues dans une supérette pour se livrer à un gunfight lolesque avec un malfrat armé d'un fusil à pompe. Pas dégueulasse, donc, mais malheureusement ces scènes ne sont pas assez nombreuses, bien qu'elles réussissent quand même à servir le spectateur avec un niveau de nullité assez spectaculaire, ainsi que des tentatives d'érections avec des bimbos dénudées ou vêtues de stretch qui rentre bien profond dans la raie (le film bat presque le record du nombre prostituées).
Bref, Ghoulies IV est quelque chose de très mauvais, mais qui grâce à des trouvailles (si l'on peut les nommer ainsi) arrive à apporter un minimum de divertissement et de satisfaction.
La production n'a d'ailleurs pas eu froid aux yeux, n'hésitant pas à nous balancer des flashbacks où les Ghoulies se remémorent leurs premières aventures, et les non-habitués à la saga auront du mal à comprendre comment du 1 au 4 ils sont passés de Muppets à nains grimés.
La pseudo enquête policière sonnera comme une tentative d'exploitation d'un autre filon, celui de Flic ou Zombie ou Manioc Cop, et ça se sent, mais ça pue.
Les gags faisant rire directement seront allègrement tirés par les cheveux, comme par exemple la voiture du flic, au toit explosé, dans lequel un type balancera en marche un capote pleine qui tombera sur la passagère (réellement de l'inédit). On aura également des malades mentaux qui ont pris le contrôle de l'hôpital psychiatrique et répondent des conneries au téléphone, en plus de s'envoyer des coups d'électrochocs dans la tronche.
Pour conclure, les fans de ces créatures n'auront ici qu'une preuve de plus que la saga des « 4″ est maudite (cf L'arme fatale, Die Hard, Indiana Jones...), mais réussiront à sourire par-ci par-là, sauvant in extremis la bande. Chose invariable, ce sont les badauds qui seront une nouvelle fois consternés, mais heureusement pour eux, cet opus est le seul à être resté au stade de la VHS.
Mention spéciale pour Barbara Alyn Woods, grande star de cet épisode, et à laquelle à jaquette à carrément été dédiée; normal, car hormis elle, il n'y a pas grand-chose qui restera dans nos mémoires.