Ginger
Ginger

Film de Don Schain ()

Plusieurs éléments de nanarisation s'amoncellent gentillement pendant le visionnage de ce film, mais ne m'ont pas garanti d'un ennui certain sur la dernière demi-heure, voire les derniers trois quarts d'heure. S'il m'en souvient bien, le film dure tout de même une heure et quarante minutes.

L'histoire est aussi banale qu'un épisode des Drôles de dames. Ici elle joue en solo. Cheri Caffaron, une platine, maigrichonne et so seventies sorte de Loana avec toison épaisse, marque de maillot, ballade sa carcasse dans une gestuelle très rigide, coincée, mal à l'aise.

Le jeu et la diction des acteurs sont un bonbon sucré à savourer sans retenue. Très drôle dans le tempo, les intonations exagérément outrées.
Très tôt dans le film, on découvre le summum du ridicule avec la belle détective qui, pour intégrer une bande de mauvaises graines adolescentes et droguées semant la zizanie dans un quartier huppé, se doit d'exécuter une danse torride dans une boite de nuit. Superbe assaisonnement de vulgarité épaisse. Sur une musique datée, qui swingue baby swingue, elle trémousse son corps de manière beaucoup trop spasmodique et cahotique pour réellement provoquer autre chose que le fou rire. Sérieux. Il faut voir ses mimiques labiales, son air grave alors qu'elle entreprend cette lap-dance sur un Calvin Culver qui en fait lui aussi des tonnes à force de soupirer afin de nous faire croire qu'il est à une goutte de mouiller le pantalon. A mourir de rire. (video sur mon blog) Rien que pour cette scène, je suis heureux d'avoir vu ce mauvais film, aux cadrages absolument aléatoires, à la prise du son tout aussi amatrice.

Il y a aussi une faiblarde et très mal photographiée scène de cat fight on the beach qui somme toute est assez rigolote. Et puis peut-être aussi peut-on se mettre sous le cil la scène de torture mentale que Cheri Caffaro exerce sur Calvin Culver quand elle l'attache, appareil stouquettal apparent mesdames et messieurs, prêt à être châtré par un outillage artisanal fait de fil à couper le zob.

Dommage que le film perde en intérêt et se prenne de plus en plus au sérieux par ailleurs. Les autres scènes se contentent de coller au modèle catalogue du film érotique américain des années 70, on a même droit à la sempiternelle scène saphique ou la copulation du méchant noir avec la pauvre blanche, objet de sa mâle lubricité.

C'est gentillement médiocre.
Alligator
4
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le 23 févr. 2013

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Alligator

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