Là où Ginger Snaps premier du nom relisait le mythe du loup-garou sous l’angle de la métamorphose d’un corps adolescent, Ginger Snaps : Ressurection (au titre un tant soit peu ridicule) associe la lycanthropie à la toxicomanie dans une suite beaucoup plus sombre et laide. On ressent le glissement vers les abîmes de l’être, vers l’obscurité profonde qui caractérisent le renouveau horrifique des années 2000 ; nous sommes en 2004, et un an plus tard sortira Saw dont la conception déshumanisante et sale de l’horreur se discerne parfaitement ici, en amont donc. Ce second volet pèche par ses longueurs, ses caricatures outrancières – voici venir l’asile de fous et ses petites filles tueuses, son personnel violeur et irrespectueux –, sa tendance à trop appuyer ses effets (la musique est à ce titre insupportable) et sa mise en scène hasardeuse. Hasard qui sert toutefois le propos d’ensemble puisque l’esthétique faite de flashs, de montage saccadé et d’hallucinations traduit efficacement les troubles liés à la prise de drogue. Une suite plus faible, assurément, mais qui prend le risque de se démarquer de son modèle pour développer ses propres thématiques, aussi sinueuses soient-elles. Si le plaisir de visionnage en est diminué, reste l’originalité de ton et de thèmes qui suffit à convaincre.