Vous en avez toujours rêvé d’un Expendables de l’horreur où ces acteurs fétiches incarneraient des clowns maléfiques, et bien le voici, et c’est Gingerclown ! Sur le papier c’est super excitant, en plus ça se passe dans les années 80, du coup ça vient soutenir le côté vintage de ces acteurs de légende, mais hélas dès le début ça déconne. Décors incrustés, dialogues crétins, mais soit, on se dit que ça sera mieux une fois que tous nos petits malandrins seront rentrés dans le parc d’attraction, condamné depuis des années suite à un massacre inexpliqué. Et puis là c’est la seconde désillusion. Les décors du parc sont EUX-AUSSI moisis, et lorsque vous découvrirez les clowns et autres créatures vous allez FRANCHEMENT vous demander ce que vous pouvez bien être en train de voir. On assiste à une suite de conversations entre les créatures, et encore, dire conversations est un grand mot, puisque les lignes de texte se limitent à des insultes, « ferme ta gueule », « suce mon cul », « espèce d’attardé », un peu tout défile dans le malaise le plus complet (et l’on n’approfondira pas la scène où une créature se plaint à une boule pendant cinq minutes que son gramophone est de la merde). La sensation de peur est qui plus est inexistante, car pas à un moment il y a la moindre poursuite, ou alors très brève, et c’est un peu comme voir la vidéo de quelqu’un qui a été filmé dans un train fantôme en panne. Comment cela a-t’il été humainement possible que Tim Curry, Lance Henriksen, Michael Winslow, Sean Young, et Brad Dourif aient atterri là-dedans ? D’ailleurs vous ne les verrez pas car finalement les monstres sont d’horribles bouillies informes en latex avec des ampoules de camion de pompier Fisher Price à la place des yeux, aux expressions incroyablement limitées, tenant davantage du Muppets Show que de Il est revenu. Ok le film est hongrois et la Hongrie n’est pas le pays le plus prolifique en terme de cinéma, en particulier d’horreur, mais Taxidermie et Severance étaient quand même très sympathiques ! Et quitte à pousser le vice, le tout a été tourné en 3D, ce qui amplifie d’une dimension l’horreur, mais pas dans le bon sens (rappelons que le tout se passe de nuit et que les quelques éclairages sont tamisés et fluorescents, donc bonjour le mal de crâne !).
Enfin, et histoire de totalement enfoncer le clou, il n’y a pas vraiment de victimes, ou peu, le plus souvent hors-champ, oubliez donc le gore.
Il n’y a vraiment rien pour sauver ce Gingerclown. Les décors sont catastrophiques autant que les créatures indignes du 20ème ou 21ème siècle, les dialogues sont inutilement vulgaires et d’une rare débilité, et pour finir vous ne verrez ni les acteurs, ni le gore que l’on aurait pu espérer. Encore une fois, on se demande franchement ce que l’on a pu bien voir…


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le 23 mai 2015

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