En 1996, Spike Lee sortit deux films : l’immense Get on the Bus, sans doute son meilleur film, avec des chansons de Michael Jackson et Girl 6, avec des chansons de Prince. M. Lee a un joli carnet d’adresse.
Girl 6 est un de ses films les plus ambitieux à ce moment-là de sa carrière. En effet, Spike Lee s’attelle au quotidien des actrices entre 30 et 50 ans. Son héroïne, obligée de se dénuder pour jouer dans un film de Quentin Tarantino (qui y joue son propre rôle, faisant ce que Spike Lee lui reproche dans la vie réelle aujourd’hui), se retrouve à faire du téléphone rose entourée d’un casting incroyablement prestigieux pour une production aussi modeste. Clairement, Spike Lee s’amuse avec ce casting, justement, le faisant apparaître dans des rôles très courts et non nommés. Malheureusement, le spectateur ne s’amuse pas autant que le réalisateur, qui s’offre aussi le rôle le plus intéressant, très proche de Mars Blackmon dans She’s Gotta Have It. Etrangement, Girl 6 est la première réalisation de Spike Lee où celui-ci n’a pas écrit le scénario, assez convenu, par ailleurs, avec l’éternelle descente aux enfers de la protagoniste principale avant de renaître de ses cendres par l’amour. Ceci n’empêche pas le bon Spike Lee de s’amuser avec la lumière, les focales et l’esthétique globale du film. Theresa Randle est excellente, tandis qu’on remarque John Turturro, Peter Berg et surtout Madonna dans les très bons guests du film.
Girl 6 est clairement un des moins bons films de son réalisateur. Cependant, le film est tellement osé et assumé qu’on ne peut réellement lui en tenir rigueur.