C’est le matin à Milwaukee. Vic, jeune américain d’origine russe vit dans une résidence avec son grand-père. Issu d’une famille de musiciens, il fait le malheur de sa mère en restant chauffeur de minibus. Il véhicule des personnes en situation de handicap vers différents lieux de rendez-vous ou de soins. Mais ce jour-là son grand-père fait brûler un poulet dans l’appartement, alors que des compatriotes russes lui demandent de les amener à l’enterrement d’une amie. Il prend beaucoup de retard. C’est sans compter les troubles et les manifestations dans un quartier populaire qu’il doit traverser.
La caméra suit Vic dans ces moments de pérégrination chaotiques, lors de discussions passionnées, parfois en s’emballant, parfois en se mettant sur noir et blanc, en suivant toujours chaque personne de près. Elle nous emmène au cimetière, au centre pour personnes handicapées, chez la mère de Vic, chez son employeur, dans la résidence, dans la famille de Tracy Holmes, une patiente qu’il véhicule, à travers les rues du quartier jusque devant le commissariat ou au chevet d’un patient philosophe tétraplégique.
C’est un film dense, drôle et émouvant, avec un côté très « Europe de l’Est » dans son rythme. Par dessus-tout j’ai énormément apprécié le regard de Kirill Mikhanovski sur les personnes en situation de handicap : un regard qui en fait des acteurs comme les autres, des personnes ordinaires, participant pleinement à cette journée de folie, acceptés ici dans leur intégrité. Une belle réussite.
Un film à voir.
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