Quand la vengeance d'un homme prend des accents de noblesse.

Ce film a marqué le renouveau du péplum au travers d'un style qui va plus à l'essentiel, plus rythmé et évitant de se perdre dans un certain type de longues tirades pompeuses et naïves comme ce fût le cas à une époque. Le réalisateur britannique Ridley Scott est derrière la caméra et nous propose ici l'un de ses tous meilleurs films pour cette fresque historico-héroïque tirée de la première moitié de l'époque impériale romaine. Le film a pour thème la quasi épopée d'un homme au service de Rome, trahi et détruit et qui se met en quête de justice et de vengeance, justice et vengeance qui, par la défiance du pouvoir, vont devenir l'espoir de renouveau d'un Empire.

Gladiator est brillamment réalisé: la photographie est superbe, nous offrant des teintes magiques et envoûtantes, les cadrages, très soignés et toujours judicieusement adaptés aux situations, complètent le travail de photographie à la perfection. À noter l'exercice de Scott qui parvient, lors des combats, à conserver une excellente lecture des images (toujours magnifiques dans ces séquences) et ce malgré des plans très rapprochés, une dynamique et un rythme soutenus ; chose que Petersen sera infoutu de reproduire dans Troie, laissant place à un chaos visuel insupportable. Il faut noter la prestation du grand Russell Crowe, formidable comme à son habitude, Crowe entouré d'un magnifique casting. Le jeu ainsi que les répliques sont théâtraux, shakespeariens, héroïques, parfois lyriques ; c'est puissant, émouvant, passionnant!

Remarquons toutefois que l'Histoire a été particulièrement mal traitée, mais c'est un point qui passe inaperçu pour les profanes. On n'en tiendra donc pas rigueur tant le film demeure brillant pour tant de choses qu'on attend du cinéma. En effet, tout ou presque n'est qu'affabulations, anachronismes, erreurs liées au statut social de certains personnages dans la société romaine, autant de bourdes historiques qui peuvent décrédibiliser le film pour celui qui recherchait le quasi-témoignage historique. Quelques exemples savoureux: Marc-Aurèle n'a jamais été assassiné par son fils en Germanie, mais il est décédé de la peste. Commode, quant à lui, n'est pas mort dans le Colisée, mais a été retrouvé poignardé dans sa baignoire... Autre détail, le buste dans la tente de Marc-Aurèle, une copie qui a dû coûter très cher à la prod, est le buste d'un futur Empereur de Rome qui n'est pas encore né au moment du récit... Ce n'est pas tout, mais ça a déjà de quoi faire sourire...

Toujours est-il que Gladiator, à défaut d'être un livre d'Histoire, est un grand film, beau, spectaculaire, passionnant et épique!! Sublime!!
Angelus
10
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le 14 févr. 2014

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Angelus

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