"Joey, tu aimes les films sur les gladiateurs ?"

Vingt-quatre ans après l'avoir vu lors de sa sortie en salle, j'ai eu la chance de revoir Gladiator au cinéma. Tout a déjà été dit sur le film, qui avait fait sensation en 2000 et s'est depuis érigé en classique. Un quart de siècles plus tard, c'est toujours un chef-d'œuvre, et le sommet d'un genre presque disparu qu'on nommait autrefois le "péplum".


Gladiator n'a pas pris une ride, car il est trop simple et trop lisse pour vieillir. Sa structure parfaitement linéaire et prévisible en fait une tragédie aux enjeux limpides et aux personnages manichéens, une histoire de vengeance dans laquelle on encourage le preux héros tandis qu'il s'oppose à la tyrannie et l'injustice.


Visuellement, le film est magnifique et bourré de plans iconiques, avec une belle photo contrastée et des effets spéciaux invisibles qui lui ont valu des récompenses amplement méritées. La mise en scène ne mettra pas tout le monde d'accord et s'efforce de restituer le chaos des batailles avec des caméras épileptiques montées sur vibreurs. C'est suffisamment rare pour ne m'avoir dérangé que lors de la séquence d'ouverture, car les combats en arène m'ont tous paru clairs et agréablement lisibles.


Et quels combats ! Outre l'efficacité de son récit de vengeance, Gladiator fonctionne aussi bien car ses scènes d'action en mettent plein la poire. Même après avoir adoré les excès de gore en Slow motion de la série Spartacus, la brutale simplicité des premiers affrontements de Gladiator m'a fait chaud au coeur. Ça cisaille au glaive, ça se taillade les jambonneaux, on se garrote à la chaine ou on se poinçonne à coup de trident. L'ambiance est chaude et poisseuse, pleine de sang et de fureur.


Passé ces amuse-gueules, le film va enchaîner les scènes dantesques, toujours très différentes les unes des autres, en ajoutant des véhicules ou des animaux, si bien qu'aucun combat ne se ressemble et qu'on a hâte de voir le suivant. Et entre deux, le film nous balance du drama haut de gamme avec une quantité absurde de répliques cultes, des dialogues très écrits et pas très naturels, déclamés avec une telle conviction que ça fonctionne à 100%


Il faut dire que Scott n'a pas déconné sur le casting : Russel Crowe emplit l'écran de son charisme tranquille, tout en retenue et en rage froide. Il incarne à la perfection un personnage étonnamment doux et nuancé, à l'opposé de son ennemi mortel : Joaquin Phoenix, qui donne tout ce qu'il a et nous offre un antagoniste qu'on a tous adoré détester.

Ezhaac
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