Les jolis décors naturels du Maroc, de Malte et de South Downs Way en Angleterre tout comme la reconstitution partielle de monuments iconiques de la Rome antique nous immergent plus de 20 ans après dans l'univers spectaculaire des Gladiateurs.
Péplum où tu es ?
Ridley Scott ne ressuscite pas le genre du Péplum, boudée par l'industrie depuis maintenant plusieurs décennies. En réalité le lien étroit que fait le réalisateur avec son premier film cause du tord à cette suite. Le cinéaste s'obstine durant chaque acte à s'appuyer sur la nostalgie, c'est excessif, insistant jusqu'à en devenir lassant. Le pire reste encore la représentation des héros à travers l'intrigue : fidèle aux schémas éculés, sans relief, sans âme ni nuance.
Et si quelques dangereux animaux sauvages exotiques ainsi qu'une bataille navale au sein même de l'arène peuvent électriser la scène et créer la petite étincelle de folie, il ne faudra pas en espérer autant de l'histoire. Celle-ci se résume à un affrontement de carton-pâte entre le bien et le mal. Là où la nuance des deux aurait permis au moins de marquer une différence de taille avec le premier long-métrage.
Tout s’enchaîne à une vitesse frénétique. Ridley Scott semble redouter, presque de façon obsessionnelle, que son spectateur ne décroche au moindre instant de calme. Cette peur imprègne chaque scène.
Résultat : le divertissement n'est pas dans l'arène.
Denzel Washington et Joseph Quinn sont ceux qui amènent un certain vent de fraicheur à ce nouveau récit. Tous deux frôlent l'ambiguïté, se munissent de discours éloquent et de regards perçants, en plus d'être stratèges, vicieux et attachants. Tandis que tous les autres aspects artistiques et techniques de la production se voient traînés par un vent lourd et moite de banalité, un souffle poussiéreux de stagnation et de répétitivité. Même le coup du rhinocéros, Snyder y avait déjà pensé. Ce sont donc bien les deux artistes mentionnés qui, seront véritablement divertir le public sans pourtant fouler ne serait-ce qu'une seule fois la surface sableuse de l'arène.