Gladiator II : un film qui n'aurait pas dû exister…
Dès son annonce, Gladiator II portait le lourd fardeau d'être la suite d'un chef-d’œuvre qui n'en avait pas besoin. Ridley Scott, en 2000, nous a offert un film que je considère comme un monument, une œuvre qui a non seulement renforcé mon amour pour le cinéma, mais aussi démontré toute l’émotion qu’il peut transmettre. L’histoire de Gladiator était parfaite, cohérente, et magnifiquement bouclée. Les personnages étaient bien construits, les enjeux clairs, et les émotions profondes. La conclusion, logique et émouvante, a marqué à jamais les spectateurs de l’époque, et continue de le faire aujourd’hui.
C’est donc avec curiosité que j’ai attendu l’arrivée de Gladiator II, 24 ans après, toujours sous la direction de Ridley Scott. Cette suite se veut une continuité directe des événements du premier film, et non un reboot. Malheureusement, force est de constater que ce film n’est pas à la hauteur et, contrairement à son prédécesseur, ne m’a procuré aucune émotion.
J’avais craint un effet Avatar 2, et c’est exactement ce qui s’est produit. La construction du récit est calquée sur celle du premier film, mais avec des manquements si importants qu’il devient difficile d'y accorder du crédit.
Les personnages sont introduits de manière incohérente, rendant difficile tout attachement ou empathie à leur égard. Prenons, par exemple, les empereurs jumeaux : qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Pourquoi sont-ils si instables ? Et comment ont-ils accédé au trône après les événements du premier film ? Le scénario ne fournit aucune explication sur ces points cruciaux. Quant aux protagonistes, ils changent de convictions radicalement, sans justification claire, simplement pour faire avancer le scénario.
Certains effets visuels, notamment lors de la scène de la première arène ou du combat nautique dans le Colisée, m’ont totalement sorti de l’immersion. J'ai trouvé ça grotesque dans un film qui se veut en adéquation avec une Rome Antique digne d'un Péplum.
Mais l'un des défauts majeurs de Gladiator II est son incapacité à se détacher du premier film. À la moindre occasion, il tente d’évoquer les émotions de l’original : des extraits de la musique de Hans Zimmer, des flashbacks de Russell Crowe, des lieux et objets emblématiques… Ces références ne servent pas l’intrigue. Elles ne sont là que pour flatter les nostalgiques, mais cela produit l’effet inverse, nous ramenant constamment à la grandeur du premier film et soulignant encore plus les faiblesses de cette suite.
Quelques idées intéressantes cependant, comme la relation entre le Heros et le Général mais trop rapidement abandonnées ou mal intégrées à l’histoire, ce qui ne fait qu’ajouter de la frustration au fur et a mesure que le film avance.
Les combats de gladiateur pour la plupart, sont bien réalisés, mais cela ne suffit pas.
Le récit manque de profondeur, d’enjeux crédibles et d’intérêt. On retrouve le même schéma narratif que dans Gladiator :
Haute position → chute → esclavage → gladiateur → sauveur de Rome.
Mais ici, rien ne fonctionne. À aucun moment je n’ai ressenti de peur, de tristesse, de tension ou même de soulagement. La forme sans le fond, ça ne marche pas.
Gladiator II, c’est Gladiator, mais en moins bien. Une œuvre qui raconte une histoire creuse, dépourvue d’âme et d’émotions. Ce film n’aurait pas dû exister.
Pour moi, la sentence est claire : "LA MORT, LA MORT, LA MORT, LA MORT, LA MORT 👎"