Alors ça va divulgâcher sévère, mais si vous avez vu le 1 de toute façon vous avez vu le 2. Evacuons le seul point positif ; la ville de Rome est magnifique. Des plans d'ensemble de toute beauté qui lui restaurent sa grandeur d'antan, architecture et végétation d'époque, avec disséminés par ci par là pans de tissus et trophées de conquête, grandiose.
Et déjà le bat blesse. Parce que non, la ville nous est vendue comme gangrénée, malade et mourante et c'est pas vraiment ce que je vois. C'est d'ailleurs l'un des problèmes majeurs : la dissonance constante entre ce qui est dit et montré. Lucius est décrit plein de rage, alors qu'il semble réfléchi dans ses combats, prudent (sûrement pour faire comme Papa). Il envoie chier sa mère pour mieux la retrouver, il veut tuer Acacius, ah non on me dit dans l'oreillette qu'il l'épargne et se réconcilie avec...
Et donc Rome qui est décrite comme le lieu de tous les vices, de la décadence, Sodome et Gomorrhe au bord du précipice. Régie par les pires empereurs que la ville n'ait jamais porté. Alors même si les deux empereurs semblent avoir soif de conquête, qu'on nous évoque rapidement la corruption, qu'ils sont plus ou moins excentriques, ça va clairement pas être suffisant. Et d'ailleurs aparté, mais comment ils sont arrivés là les deux guignols? Non parce qu'à la fin du premier volet, tout allait mieux, donc pourquoi envoyer Lucius prétendant au trône tout trouvé en Erasmus Afrique?
Sinon c'est tout pareil que le premier avec zéro implication émotionnelle ; on retrouve Maximus scindé en deux (entre Pedro le général qui remet l'empire en question et Paulo l'esclave en quête de rédemption), on a le marchand d'esclave nimbé de mystères, le complot politique, la bataille du début, les combats dans l'arène sauvage, l'affrontement dans le colisée... Et puis on saupoudre ça avec des personnages inconstants, de la VFX pas toujours bien gérée, des allers retours entre les différents lieux, et des morts sans impact :
- La femme de Lucius dont tout le monde se fout
- Les seconds rôles du premier volet, allez hop c'est fait (et vas y que la mère meurt comme la femme, c'est quoi ce rapport freudien?)
- Les deux empereurs, Geta (que vous avec compris qui tire les ficelles? Oui c'est littéralement celui qui tient celui qui tient l'couteau) et Caracalla complètement gratuit au thermomètre à viande (finalement il ne reste plus que le singe ! Il reste pour régner ou bien lui aussi c'est classe verte en Afrique?)
- Et enfin, ma mort préférée, la spectatrice qu'avait rien demandait à personne. Avec les soldats qui tiennent en joue gratuitement les spectateurs, parce qu'ils font trop de bruit très certainement, jusqu'à la bavure, qui ne mériterait qu'un cri de Willem par dessus pour parfaire le ridicule.
Et puis voilà, une musique timide dans l'ombre du premier volet, où chaque utilisation de la cultissime "Now we are free" tombe à côté. Parce qu'évidemment que le film se complaît dans le fan service à outrance, qu'on se la joue nécrophile amateur, à ramasser le sable comme Papa, à dire les même répliques que Papa, à porter l'armure de Papa, malheur mais arrêtez par pitié, on roule des yeux très fort ! Et alors le dernier plan c'est la cerise du mauvais goût sur ce gâteau de merde ; la main dans les blés, sérieux, on finit le 2 par un plan tiré du 1?! Un pote avec qui j'étais et qui n'avait pas vu le premier m'a demandé ce que ça venait faire là. Oui, qu'est ce que ce Gladiator 2 vient faire là