On a tous persisté
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A l'époque de la sortie d'Incassable, j'avais adoré. C'est peut être mon préféré de Shyamalan.
Alors quand bien des années plus tard, son personnage principal est réapparu dans l'excellent Split, j'étais toute guillerette.
Donc, je n'allais pas rater ce troisième opus du Shyamaverse.
On retrouve David Dunn qui, au côté de son fils qui lui sert d'Alfred, lutte contre le crime sous sa cape anti pluie (un gros poncho tout moche). Il a bien sûr repéré l'émergence de La Bête et s'active activement à la retrouver alors que celle-ci, en compagnie de Patricia, Dennis et Hedwig enlève encore des jeunes filles.
Après un combat assez épique, il faut le remarquer et l'apprécier car ce n'est pas le point fort de Shymalan, ils sont tous 2 arrêtés et envoyés dans un asile psychiatrique, le même que celui où se trouve M. Glass depuis 20 ans. Une psychiatre compréhensive tente alors de les convaincre qu'ils sont victimes du syndrome du super-héros et qu'il sont tout à fait normaux.
Mais nous, comme M. Glass, savons à quoi nous en tenir.
C'est très bon au début. Les 2 premiers tiers sont fascinants et prenants. Je suis plus mitigée sur le dernier tiers moins engageant. La fin est satisfaisante mais il manque un petit quelque chose pour que le film me laisse étouffée de joie comme je l'avais été pour les 2 premiers.
Néanmoins, Shyamalan raconte avec brio l'histoire de ces 3 héros, laissant cependant M. Glass dans l'ombre alors que le film porte son nom. Il se concentre beaucoup à nouveau sur Kevin et ses 23 autres personnalités. Beaucoup d'entre elles trouvent leur moment pour briller grace à la performance magistrale, encore une fois, de McAvoy et à la mise en scène inspirée de Shyamalan. Le plan séquence avec l'infirmier est un tour de force pour les 2.
Shyamalan choisi donc de mettre en lumière le monstre, tout en laissant dans l'ombre le cerveau et en faisant douter le héros. Classique.
Shyamalan fait revenir tout le monde, y compris le même acteur pour le fils de Dunn ce qui est assez impressionnant, d'autant qu'il utilise des scènes coupées d'Incassable pour les flash-backs donnant relief, lien et véracité au tout.
Sa réalisation classique et symbolique fonctionne parfaitement dans ce domaine où la symbolique justement est primordiale et dans un univers carcéral psychiatrique avec leurs salles blanches et leurs couloirs interminables.
Shyamalan offre un conte étrangement ancré dans la réalité grace à ses personnages. M Glass à la maladie bien réelle et incapacitante, Kevin et ses troubles psychiatriques qui l'amènent à torturer et tuer des jeunes filles, David avec sa petite vie grisâtre et sans relief dans un quartier pourri.
Foin de milliardaire flamboyant et de soldat immortel, nos sur-hommes sont tellement normaux qu'on peut douter de leur sur-humanité.
La révélation finale est bien amenée et ne surprend pas vraiment mais ce n'est pas le but. Tout dans le film et les précédents tend à prouver la théorie de Glass plutôt de que de l'infirmer.
Ce qui est surprenant
C'est la mort de nos trois protagonistes principaux
Mais cela se justifie parfaitement dans la thématique de l'origin story, toujours dramatique.
Ce n'est que le début.
On peut l'espérer, même si je doute que le film aura une suite.
Je pense que Shyamalan a fait le tour de l'histoire qu'il voulait raconter sur sa thématique de prédilection: la peur. Glass, Kevin et Dunn ont surmonté leur peur, ont fait face à leur peur et en sortent plus grands.
Même si cette conclusion est moins brillante que je ne l'espérais, elle est tout de même excellente et Shyamalan signe ici un film à l'ambiance impeccable et clos une trilogie pour le moins originale.
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Créée
le 9 juin 2020
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2 commentaires
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