On a tous persisté
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Glass est une méditation sur l’écran et, à travers lui, sur l’image que nous renvoie la société de cet idéal qu’est l’équilibre. Et Shyamalan rappelle toute l’ambivalence de cette notion d’équilibre sociétal, brimant les êtres de sorte à canaliser leur puissance intérieure pour assurer sa survie ; ainsi l’individu perd-il son équilibre intérieur au nom d’une norme communautaire fondée sur le contrôle et, en miroir, terrifiée à l’idée de le perdre. La force dissidente, la lutte pour l’émancipation porteuse de lumière se terrent entre les pages coloriées des comics, ce berceau contemporain de la mythologie humaine, d’une mythologie interdite et décrédibilisée autant que vivifiée au fil du temps. Glass raccorde le super-héros à ses fondements premiers pour mieux court-circuiter la frénésie actuelle autour de personnages artificiels et y opposer la profondeur ; comme le dit Samuel L. Jackson, c’est un récit des origines que nous suivons où les héros, revenus chez eux, sont pourtant au bout d’eux-mêmes, confrontés au vertige qui déclencha leurs pouvoirs. Car tout pouvoir naît d’un rapport violent au monde, et son expression retranscrit l’appropriation de ce monde, qu’il soit bon ou mauvais. Les héros sont des maudits, des damnés parce qu’ils ne perçoivent plus la réalité par le biais d’une lentille optique conventionnelle mais, au contraire, parce qu’ils osent la regarder à partir de leur essence. Le verre se brise, la distance entre acteur et spectateur s’annihile pour laisser entrer la lumière et ramener la foi en ce siècle désespéré. Le héros voit en lui, le spectateur aussi. Glass est un acte de foi en l’homme et en sa puissance créatrice, un appel à la libération du potentiel magique dont nous sommes chargés sans en être conscients. Retrouver l’enfant enfoui, le Kevin.
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le 16 janv. 2019
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