Glee on Tour - Le film 3D par AlexLoos
Est-il encore nécessaire de présenter Glee? Pour les deux du fonds, Glee, est une série créée en 2009 par la Fox et diffusé en France par M6 par Ian Brennan, Brad Falchuk et Ryan Murphy, déjà créateur de la géniale série Nip/Tuck. Nous suivons les aventures d'outsiders du McKinley High School. Ces personnages tous plus clichés les uns que les autres (un handicapé, un gay, une ringarde, une bimbo, des quaterbacks, des cheerleaders), Glee avait surtout pour vocation de s'amuser comme on le voit dans les premiers épisodes où reigne une ambiance High School Musical complètement assumé, où tout le monde en fait des tonnes et où tous les clichés respirent le second degrés. Visiblement dépassé par le phénomène, l'esprit simple de la série s'est un peu perdu. En effet, devant le succès complètement inattendu, un nombre incalculable de produits dérivés à vu le jour, dont une tournée (hors de prix) et un film issue de la tournée.
Filmer un concert pour rendre le show accessible aux personnes n'ayant pas les moyens n'est pas nouveau, U23D était déjà passé par là et avec brio tant la 3D était incroyable (tout comme le show). La barre était donc haute. Mais ne passons pas par quatre chemins, Glee 3D ne vise bel et bien que le public adorant corps et âmes la série musicale. Pas de résumé ici, nous retrouvons nos héros sur scène pour un concert qui s'annonce endiablé, surtout vu les moyens du show. Le parti pris du concert est d'ailleurs très discutable. En effet, on se place dans la continuité de la série, comme si les élèves entameraient une tournée, car même dans les coulisses, ce ne sont pas les acteurs qui parlent pas les personnages, et ceci se reflète dans certains passages du show où ils s'appellent par les noms de la série ou se mettent en scène dans des décors de salles de classe. Si encore sur les planches cela n'est pas dérangeant, c'est bel et bien ailleurs que le bat blesse. Les performances des acteurs chanteurs sont parfaites, tout comme la chorégraphie, ultra millimétrée. Pendant la moitié du temps, on passe un bon moment, on se divertit, bref, on est là pour ce qu'on vient voir. Malheureusement un spectacle ne fait pas sa réussite sur 50% du temps.
Car le parti pris le plus discutable est bel et bien celui hors scène. On doit malheureusement confesser que le film de Justin Bieber, Never Say Never, était plus intéressant. En effet, ici on avait l'occasion d'observer tous les coulisses du tournages, un peu comme il y avait également pendant Shine a light. Dans Glee on tour, rien du tout. Quelques images des acteurs encore dans leurs personnages et rien, pas une seconde sur la mise en scène, l'ambiance, les déconnades, la gestion des chansons etc. Non. A la place? Un mix 2D entre MTV Made et Confessions intimes. Oui, la série a permis à beaucoup de gens de s'accepter et d'accepter leurs différences. Mais franchement, voir les confessions d'une naine, d'un homosexuel ou d'un autiste, non seulement cela plombe le récit et le rythme, mais en plus, on s'en fout. On s'en fout parce que tout tourne au mélo, et à tout le monde est beau est gentil, si bien que ça en finit par être presque drôle. Même si les confessions de fans sont inévitables dans ce genre de truc, on aurait largement préféré voir les coulisses du spectacle. La 3D quant à elle n'apporte rien du tout et la profondeur est complètement ratée. Si vous n'aimez pas la série, ce n'est même pas la peine d'essayer. Pour les fans, apportez un oreiller, la moitié du film dégueule de miellitude insupportable.