Virage commercial ?
"Gloria" est indiscutablement "le Cassavetes" le plus accessible à date (certains ont parlé de "virage commercial"), mais, hormis un happy end de circonstances, imposé par le studio et presque...
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le 9 janv. 2017
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Cette critique fait partie de la liste "Looking for Cassavetes".
https://www.senscritique.com/liste/Looking_for_Cassavetes/1594997
Suite de mon marathon Cassavetes (après The Killing of Chinese Bookmaker, The Woman Under the Influence, Opening Night et Husbands), j'ai opté pour ce Gloria.
Ce film sorti en 1980 n'a plus le style "cinéma vérité pris sur le vif" des précédents films de , Cassavetes mais un film "Hollywoodien" de par son budget ($3 M de plus que pour Opening Night, 3 ans plus tôt) débloqué par le studio Columbia Pictures...
John semble d'ailleurs s'amuser avec son budget "autre", via l'introduction avec de beaux plans aériens de NYC (Yankee Stadium, Statue of the Liberty, Brooklyn Bridge.ou encore le skyline de Manhattan...
Après cette présentation très 80's sur une belle musique de Bill Conti, Cassavetes nous plonge dans un immeuble décrépi où un comptable
de la mafia ayant "fauté"
, convie sa voisine Gloria (Gena Rowlands) à récupérer son enfant de 6 ans, Phil.
Quelques instants plus tard,
des hommes de main de la "mob", viennent abattre toute la famille du gamin -dans une scène ayant visiblement inspiré le futur Léon/The Professionnal de Luc Besson- laissant Gloria en charge du gamin, bien malgré elle
.
Commence alors le one-woman show de la toujours superbe Gena Rowlands.
Tout le film repose sur la relation compliquée entre elle et le petit John Adames.
Gloria ayant été
une "régulière" d'un des Parrains de la "mob"
, elle est parfaitement consciente que la vie de Phil -et par extension la sienne- ne tient plus qu'à un fil.
Phil-quant à lui-
a en sa possession le fameux carnet de son père, avec beaucoup d'infos sensibles qui y sont notées
.
Ce sera donc un jeu du chat et de la souris dans le labyrinthique cœur de New York.
Cette fois-ci, Cassavetes "abandonne" les tournages "familiaux" - dans tous les sens du terme - et se lance dans cette "grosse production" qui n'en reste pas moins intimiste de par son traitement.
La Big Apple est filmée comme une souricière géante, où tous les recoins sont surveillés
par des "soldats" de la mafia
.
Gloria
sort les armes et
fait tout ce qui est en son pouvoir pour préserver le jeune Phil
d'un funeste destin
.
Cette femme qui
finira même à "s'offrir" comme victime potentielle en échange de la vie du gosse.
Mais **Gloria*
Décrivant le destin de deux êtres finalement seuls au monde, le film nous dépeint une sorte de "rédemption" de cette femme - se définissant elle-même comme une "pute" détestant le "lait", c.a.d n'ayant aucun instinct maternel - qui va ressentir un nouveau sentiment au fond d'elle-même.
Peut-être justement la naissance de ce fameux instinct maternel, qui sait...
Gloria est un film "lent" - comme tous les Cassavetes, cela dit - mais c'est pour mieux faire naitre l'alchimie entre ce duo impromptu.
Gena Rowlands est émouvante et juste - comme toujours - et le jeune John Adames n'est pas en reste.
A noter la présence de 2 débutants nommés Tom Noonan (Manhunter, Robocop 2) et Sonny Ladham (48 Hours, Predator), dans les rôles d'hommes de main...
En résumé, Gloria est la base de travail de **
Léon
** mais en plus intimiste, sorte de huis-clos à ciel ouvert, où ces deux personnages sont à la recherche d'un nouvel espoir, pour une nouvelle vie...
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Looking for Cassavetes., TOTAL REMAKE: Voyage au centre du cinéma., NEW YORK CITY From 70's to 90's et Les meilleurs films avec une héroïne
Créée
le 8 mai 2016
Critique lue 943 fois
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