Glory to the Filmmaker! par BlueKey
Glory to the Filmmaker, avec Takeshi's et Achille et la tortue, forme une trilogie dans laquelle Takeshi Kitano se met en scène dans son propre rôle d'artiste. Dans ce deuxième opus sorti en 2007, il y apparaît comme en manque d'inspiration, et créé le film autour de cette absence d'idées. Nous y voyons donc le réalisateur imaginer à quoi pourrait ressembler son prochain film, tantôt un film d'horreur commercial, tantôt un pastiche de Yasujiro Ozu... Le tout prend la forme d'une comédie burlesque, avec une forte tendance au délire barjot.
Si le film peut surprendre n'importe quel habitué du Kitano "classique", on y trouve néanmoins une certaine cohérence avec le reste de son oeuvre, dans la grande liberté de narration qui transparaît derrière la folle comédie. Nous entrons dans les rêves du personnage (qui est, donc, l'avatar de Kitano), au gré de ses idées, de ses souvenirs. Comme dans Dolls, où l'on pouvait passer d'un couple à un autre de manière impromptue, on passe ici d'idées de films en idées de films de manière apparemment arbitraire, mêlangeant les genres et les degrés d'humour pendant une bonne heure. On sourit, la sauce prend bien. Puis, dans une deuxième partie, on reste totalement dans le même univers... qui s'avère être le plus fou de tous. L'humour y est graveleux, souvent aberrant de crétinerie, à l'instar des shows de télévision qu'anime Kitano au Japon et qui y font fureur. Il s'agit en gros d'une histoire de météorite fonçant vers la terre, météorite qui a la forme du visage d'une jeune japonaise ventriloquiste à qui il arrive des aventures extravaguantes. Il y a aussi un inventeur fou, un magnat exentrique, Zinédine Zidane qui met un coup de boule... Du grand n'importe quoi, malheureusement parfois un peu trop idiot pour faire rire à tous les coups. On regrette de ne pas être donc totalement conquis par cette folie qu'est Glory to the filmmaker, et de manière plus générale le film possède un peu trop de lenteurs pour une comédie digne de ce nom.