Sans fond, ni drôle, ridiculement rebelle et en retard d'une décennie.
J'ai eu tout faux. J'ai lu le synopsis, j'ai cru à une critique satirique de la télévision, des médias. J'ai vu un homme qui déteste tout ça. Je me suis vu. Je me suis dit que ça ne pouvait que plaire à quelqu'un d'aussi méprisant que moi. Mais ironiquement, God Bless America est tout aussi insupportable que les programmes qu'il attaque.
Alors je ne sais pas comment Bobcat Goldthwait a pensé son film : Pensait-il réellement apporter une réflexion sur le Monde et les médias, comme si nous ne savions pas déjà différencier la merde de la qualité ? Remarque, il a peut-être raison d'en douter vu les éloges que son film a reçu. God Bless America n'est d'aucun intérêt sur le sujet qu'il traite. Les dialogues ne sont qu'une succession d'énumérations de trucs pas cools dans la vie : "C'est nul la TV Réalité", "c'est de la merde Greenday". Mais on le sait tout ça. Alors certes, on peut apprécier les entendre critiquer avec raison toutes les daubes qui font notre quotidien, ça fait parfois plaisir mais jamais rire avec des dialogues toujours aussi peu évolués!
Le pire dans tout ça, c'est que le film n'ayant rien à dire, il nous renvoi constamment vers des images de ce qu'il prétend détester, et que nous détestons au plus haut point : A savoir toute cette merde télévisuelle. Car oui, les extraits de TV Réalité, journaux peoples ou encore popstars et journalistes décérébrés sont légions dans ce film.
C'est quand même ironique, ça, non ? Je veux voir ce film parce qu'il semble parler pour moi en critiquant la médiocrité de notre société mais il en renvoi lui-même autant qu'un programme labellisé "TF1". On se tape par exemple plusieurs fois les mêmes séquences avec un participant attardé et moqué puisqu'il chante comme un pied. Des moments insupportables qui font pourtant God Bless America.
Si cette comédie avait été réussi les défauts suivants n'auraient pas été à souligner, mais on va se faire plaisir : Les visages de Frank & Rosie ont beau avoir été diffusé à la TV, ça ne préocuppe personne. Ils sont donc libre de tuer publiquement qui ils veulent tel les bons vieux GTA d'il y'a dix ans (ou un Assassin's Creed de 2012).
Dans une scène de fin ridicule, après que Frank ait tué un homme, des policiers oseront même lui faire la remarque "Qui êtes vous ?", afin que Frank balance son speech sur l'Amérique, la Télévision. Enfin vous voyez le genre. Des paroles que toute personne censée avait déjà en tête depuis bien des années.
Toujours d'une grande bonté, la police laissera notre duo se défouler à la mitraillette sur ceux qui les entourent avant de se décider à les tuer, quand même. Et d'ailleurs, être incapable de traiter subtilement le sujet principal du film tout en nous proposant des séquences gratuites de "fusillades" ne rends certainement pas ce film plus intelligent. Ni comique.