God Bless America par Strangeman57
Je ne peux que jeter un regard sévère dessus puisque c'est le genre de film que j'aurais rêvé de faire tout comme chacun a un jour rêvé de trucider un de ces stéréotypes (enfin... excepté si vous faîtes partie de ces stéréotypes, dans ce cas, passez votre chemin... non, non, je ne veux même pas que vous lisiez ma critique, vous risqueriez de mal comprendre).
Le premier problème qui me vient donc à l'esprit est le nombre de personnes critiqués (et tués pour la plupart): les débiles de la télévision, les débiles du cinoch', le bébé (ça fait du bien d'en voir enfin un crever à l'écran), tout ça passe encore bien. La petite pique à Woody Allen fait aussi du bien, on en a pas assez entendu parlé de cette affaire, peu ont compris dans la salle. Mais Green Day par exemple, bon, je ne connais pas bien le groupe, ils méritaient peut-être cette pique... mais lorsque les deux protagonistes font la liste des personnes à massacrer, il y'a une certaine exagération... ou autant aller jusqu'au bout alors: tout le monde mérite de crever sur cette terre dans un certain sens.
À force de tirer sur tout ce qui bouge, le film finit par tirer à blanc donc. Les répliques et "les listes" ne prennent plus, même les morts finissent par être peu inspirés (après la première, très amusante). La partie "Bonnie and Clyde" est bien trouvée et un peu longue, le duo a du mal à s'en sortir dans leur scène de dialogue. On aurait peut-être demandé quelque chose de plus dynamique, comme le début avec son accumulation d'émissions dégueulasses et d'éléments désespérants Frank.
Certains diront que certaines caricatures sont un peu sévères. Allumez la Tv, regardez "Des Ch'tis à Mikonos" et la pub qui va avec, surfez sur Youtube. Non ce n'est pas exagéré, c'est juste qu'une merde après l'autre, ça fait beaucoup à avaler. Il est facile après de s'identifier au personnage, d'ailleurs, ils nous en auraient fallu beaucoup moins pour qu'on ait ces envies de meurtres, c'est là que le film marche.
Le monologue final aurait enfin pu être plus profond, comme Chaplin dans "The Dictator", les attaques lancés au média dans "Network" de Lumet ou plus récemment, celui de l'épisode 2 de "Black Mirror", mais le film va quand même jusqu'au bout de ses idées et finit juste au bon moment. Qui pour prendre leur relève maintenant? Personne, le monde reste comme il est et continuera dans le mauvais sens, condamnés nous sommes, je vous le dis, et on est de plus en plus nombreux à le penser.