Chow Yun-Fat est un dieu du jeu qui roule sur tous ses adversaires (il peut faire un score de 5 points avec 6 dés !). Il est embauché pour affronter/humilier un célèbre tricheur et ainsi venger la mémoire du père de son commanditaire, suicidé de honte après avoir perdu un tournoi. Mais le destin en décide autrement en abusant de la carte "trauma crânien avec amnésie et régression infantile" : le petit Chow est récupéré par trois loubards qui décèlent bien vite son potentiel économico-ludique, malheureusement rendu instable par ses séquelles neurocognitives (seul stabilisateur connu : le chocolat !).
God of Gamblers a acquis une certaine notoriété dans le genre. Les séquences de jeu sont efficaces mais ne sont finalement pas si nombreuses que cela (avec une prédominance du poker), la faute à une intrigue qui use de beaucoup de détours avec son tiers central consacré à l'amnésie, au point d'être parfois un peu confus. Les relations entre persos ont également vieilli, difficile de totalement accrocher à la bromance Couteau-Chocolat (ces blases !). A noter une étonnante suggestion de sexe nécrophilique hors-champs. Le script se sent obligé de caser des scènes d'action et de cascades pour rester dans l'air de son temps, naviguant entre le sympa et le nawak (la glissade sur la rampe d'escalator pour sauver une poussette !), mais difficile de bouder son plaisir devant monsieur Dragon, garde du corps du héros/producteur du film/authentique fils de mafieux.
Malgré ces scories dues à son âge, God of Gamblers reste un film recommandable, ne serait-ce que pour ses acteurs, ses techniques de jeu improbables et ses quelques gunfights.