Stephen Chow reprend définitivement la main sur la trajectoire de la saga God of Gambler, son personnage de Saint/Archange des joueurs devenant le pivot central d'un récit qui décide de voyager dans le temps : en pleine lutte contre le club des pouvoirs psychiques dont le leader ne se remet pas de son humiliation dans l'opus précédent, nos joueurs se retrouvent précipités à Shanghai en 1937. Chow part sur les traces de ses ancêtres, déjà en prise avec des histoires de casinos, sur fond de manigances japonaises impérialistes et de romances impossibles. Le script part vite dans tous les sens, délaissant l'univers du jeu pendant 45 minutes, au prix d'un rythme en dents de scie et d'un humour plus inconstant.
Et c'est dommage car le film n'est pas avare de séquences dantesques : la psycho-bagarre initiale, la boxe de l'intervalle (qui nécessite de frapper son adversaire à travers un objet... ou quelqu'un d'autre), le passage comédie musicale sur les brioches à la McDo, la baston avec techniques enseignées en simultanée par téléphone, le duel final particulièrement turbodébile et cette pertinente menace d'autocastration pour contraindre ses descendants du futur à faire ce qu'on veut. Un 3ème épisode un peu mou par moments, donc, mais qui sait y aller à fond quand il le faut.
En bonus, Arnaud Lanuque revient sur les influences opportunistes du film, à savoir la série The Bund, consacré à des gangsters chinois des années 30 (Ray Lui reprend carrément ici son personnage de Ding Lik) et bien évidemment Retour vers le futur. Anecdote étonnante : God of Gamblers 3 existe dans 2 versions dont seule change l'actrice principale, Taiwan ayant préféré Sophia Fong à Gong Li. On devine le merdier que ce devait être à tourner.