Gods of Egypt part avec un postulat de base qui n'est pas trop idiot pour un film à grand spectacle. Le problème c'est que le film montre trop vite ses limites. Déjà faire un film censé se passer en Egypte par des acteurs blancs, on a encore du mal à y croire en 2016. Ce "whitewashing", John Oliver le dénonçait même dans un "How is this still a thing? ("pour ça existe encore ?")"assez récemment. On voit bien que Gerard Butler a dû passer par les cabines de bronzage... Jamais les Égyptiens n'ont été aussi blancs depuis Napoléon! Mais bon, ce n'est pas la pire chose du film. Les dialogues sont assez mal écrits, en plus. Ou alors par un enfant de 6 ans...C'est souvent affligeant de bêtise. Et c'est poussé à tel point qu'ils en deviennent involontairement comiques. Il en est de même pour l'histoire qui mélange tout et n'importe quoi pourvu que ça ressemble un peu à de la mythologie. Mais comme on dit "le cinéma n'est jamais mieux qu'au cinéma"...
Sur le plan technique, Alex Proyas s'est foiré sur toute la ligne. Soit c'est volontaire, soit le film n'a pas passé assez de temps en post-prod. Oh, les beaux acteurs mal intégrés sur fond verts et disproportionnés par rapport aux décors! Oh, les scènes en véhicules sur-incrustés sur des plans qui ne vont pas à la même vitesse et parfois flous! Et puis question décors, je ne savais pas que l'Egypte avait autant de modernité avec toutes ses voies de communication et un Nil aussi large avec des pyramides en leur milieu! Pour vous dire, la vallée du Nil est tellement luxuriante qu'on croirait que ça a été tourné dans le Val de Loire, juste à côté de chez moi. Et ne comptez pas sur la narration pour savoir comment on passe d'une décor désertique à des chutes d'eau dans une jungle luxuriante. Bref, esthétiquement, c'est un festival de mauvais gout.
Puis je ne vous ai pas raconté les combats... la caméra qui tourne à toute vitesse autour des acteurs, les angles improbables, cela n'aide pas à la lisibilité de l'ensemble...
Mais justement, cette somme de défauts font le "charme" de ce nanar de compétition. Parce que là, nous en tenons un vrai! Il aurait peut-être pu faire sensation dans les années 60, mais cette kitcherie sort en 2016 tout même. Et vu le budget du film, 140 millions de dollars, tout de même, il aurait dû être tellement mieux. Cependant difficile de trop lui en vouloir. Parce que s'il m'a fait bien rire tant le résultat est juste affligeant, il tente quand même de raconter une histoire et il a le mérite d'être divertissant. Même avec ses grosses erreurs. C'est déjà ça. Gods of Egypt a tout d'un plaisir coupable qu'on montrera à des potes en DVD ou VOD (plutôt la deuxième méthode, parce que pour acheter le DVD j'aurais un peu honte...) pour qu'ils rigolent aussi de la chose...