15 ans après l’accident nucléaire qui a emporté sa femme (Juliette Binoche, 5 minutes maximum de temps à l'écran), Joe Brody (Bryan Cranston) continue activement à chercher ce qui a pu en être la cause, convaincu que le gouvernement lui ment quant à la cause de l’explosion de la centrale nucléaire. Avec l’aide de son fils (Aaron Taylor-Johnson), il découvre que le gouvernement a élevé en secret un monstre ancestral qui se nourrit de radioactivité. Mais évidemment, un accident survient libérant la bête…


Si j'écris « évidemment », c’est que le scénario est cousu de fil blanc, et on aura du mal à être surpris par des péripéties aussi convenues. De même, les personnages semblent n’avoir d’autre but que de se conformer aux clichés du genre. Les acteurs ne sont heureusement pas mauvais, et parviennent pour la plupart à faire vivre les stéréotypes sur pattes qu’ils incarnent, mais ça ne veut pas dire qu'on s'y attache pour autant. Toutefois, pour peu qu’on ne soit pas trop regardant sur l’originalité, il ne sera pas difficile de prendre un réel plaisir devant ce Godzilla.
Car, de fait, Gareth Edwards est loin d’être un mauvais réalisateur. Ici, il confirme même qu’il est un metteur en scène exceptionnel, reculant à plusieurs reprises devant la facilité, par exemple lorsqu’il parvient à suggérer un combat de montres sans nous en montrer pourtant le déroulement grâce à un cut bien placé. D'ailleurs, c'est tout le montage qui est excellent, assurant des transitions entre les scènes d’une cohérence remarquable. On notera enfin un excellent travail sur le son grâce au travail acharné d'Erik Aadahl et de son équipe, qui ont passé des mois entiers à trouver le son juste, que ce soit pour le rugissement de Godzilla ou pour ceux des MUTOs...
Mais ce qui fait tout l’intérêt du film d’Edwards, c’est bien l’ampleur qu’il confère à sa mise en scène, rendant parfaitement l’aspect colossal de ce qu’il nous montre, et particulièrement du titanesque Godzilla, extrêmement réussi. Il parvient même à donner un souffle épique à ce qui n’est pourtant rien d’autre que le spectacle de gros monstres débordant de CGI s’entredévorant. Edwards n’en oublie pas pour autant le soin esthétique apporté à son film, comme en témoigne de très belles scènes telles que la vision apocalyptique des parachutistes plongeant en chute opérationnelle au sein de l'enfer qu'est devenu San Francisco sur fond de Requiem de Ligeti, d’une perfection visuelle et sonore qui frôle l’absolu (à retrouver ici : https://www.youtube.com/watch?v=lmZJiBZtahk). Quant à Alexandre Desplat, on l’avait rarement connu aussi grandiose, et sa partition contribue grandement à l’ampleur du film.
Alors certes, la fin affiche une trop forte tendance à basculer dans le grandiloquent devant lequel Edwards reculait pendant le reste du film, mais on prend vraiment trop de plaisir avant cela pour lui en tenir vraiment rigueur.

Tonto
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le 8 mars 2017

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Tonto

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