Monstres & Cie
J'ai jamais pu encadrer les monstres. Vraiment pas mon truc. Ça sert vraiment à rien un monstre quand on y pense, juste à vous foutre un chambard pas possible et à déféquer dans tous les coins de...
Par
le 20 juin 2014
88 j'aime
29
15 ans après l’accident nucléaire qui a emporté sa femme (Juliette Binoche, 5 minutes maximum de temps à l'écran), Joe Brody (Bryan Cranston) continue activement à chercher ce qui a pu en être la cause, convaincu que le gouvernement lui ment quant à la cause de l’explosion de la centrale nucléaire. Avec l’aide de son fils (Aaron Taylor-Johnson), il découvre que le gouvernement a élevé en secret un monstre ancestral qui se nourrit de radioactivité. Mais évidemment, un accident survient libérant la bête…
Si j'écris « évidemment », c’est que le scénario est cousu de fil blanc, et on aura du mal à être surpris par des péripéties aussi convenues. De même, les personnages semblent n’avoir d’autre but que de se conformer aux clichés du genre. Les acteurs ne sont heureusement pas mauvais, et parviennent pour la plupart à faire vivre les stéréotypes sur pattes qu’ils incarnent, mais ça ne veut pas dire qu'on s'y attache pour autant. Toutefois, pour peu qu’on ne soit pas trop regardant sur l’originalité, il ne sera pas difficile de prendre un réel plaisir devant ce Godzilla.
Car, de fait, Gareth Edwards est loin d’être un mauvais réalisateur. Ici, il confirme même qu’il est un metteur en scène exceptionnel, reculant à plusieurs reprises devant la facilité, par exemple lorsqu’il parvient à suggérer un combat de montres sans nous en montrer pourtant le déroulement grâce à un cut bien placé. D'ailleurs, c'est tout le montage qui est excellent, assurant des transitions entre les scènes d’une cohérence remarquable. On notera enfin un excellent travail sur le son grâce au travail acharné d'Erik Aadahl et de son équipe, qui ont passé des mois entiers à trouver le son juste, que ce soit pour le rugissement de Godzilla ou pour ceux des MUTOs...
Mais ce qui fait tout l’intérêt du film d’Edwards, c’est bien l’ampleur qu’il confère à sa mise en scène, rendant parfaitement l’aspect colossal de ce qu’il nous montre, et particulièrement du titanesque Godzilla, extrêmement réussi. Il parvient même à donner un souffle épique à ce qui n’est pourtant rien d’autre que le spectacle de gros monstres débordant de CGI s’entredévorant. Edwards n’en oublie pas pour autant le soin esthétique apporté à son film, comme en témoigne de très belles scènes telles que la vision apocalyptique des parachutistes plongeant en chute opérationnelle au sein de l'enfer qu'est devenu San Francisco sur fond de Requiem de Ligeti, d’une perfection visuelle et sonore qui frôle l’absolu (à retrouver ici : https://www.youtube.com/watch?v=lmZJiBZtahk). Quant à Alexandre Desplat, on l’avait rarement connu aussi grandiose, et sa partition contribue grandement à l’ampleur du film.
Alors certes, la fin affiche une trop forte tendance à basculer dans le grandiloquent devant lequel Edwards reculait pendant le reste du film, mais on prend vraiment trop de plaisir avant cela pour lui en tenir vraiment rigueur.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les plus belles claques esthétiques, Les meilleures bandes-annonces de films, Les meilleurs films de 2014 et Les meilleurs films sur Godzilla
Créée
le 8 mars 2017
Critique lue 660 fois
12 j'aime
6 commentaires
D'autres avis sur Godzilla
J'ai jamais pu encadrer les monstres. Vraiment pas mon truc. Ça sert vraiment à rien un monstre quand on y pense, juste à vous foutre un chambard pas possible et à déféquer dans tous les coins de...
Par
le 20 juin 2014
88 j'aime
29
Le nom de Godzilla a depuis bien longtemps dépassé sa simple origine. Il est entré par les déflagrations de vigueur dans la culture populaire et s'est imposé en symbole de destruction apocalyptique,...
Par
le 22 juil. 2014
86 j'aime
26
Une fois n’est pas coutume, commençons sans ironie aucune par ce qui est sauvable dans ce film que je suis allé voir à cause de Stéphane Bou, qui dans un épisode récent de « Pendant les travaux, le...
le 4 juin 2014
69 j'aime
7
Du même critique
New York, 1969. Alors que le professeur Henry Jones (Harrison Ford) essaye de goûter des joies d’une retraite bien méritée, sa filleule (Phoebe Waller-Bridge) ressurgit dans sa vie. Cette dernière...
Par
le 2 juil. 2023
81 j'aime
52
Dans les méandres de la planète Corellia, où la population a été asservie aux ordres de l’Aube écarlate, organisation au service de l’Empire, un jeune homme, Han (Alden Ehrenreich) tente de s’évader...
Par
le 24 mai 2018
79 j'aime
32
1892, Nouveau-Mexique. Vétéran respecté de l’armée américaine, le capitaine Joseph Blocker (Christian Bale) se voit donner l’ordre de raccompagner le chef cheyenne Yellow Hawk (Wes Studi), en train...
Par
le 20 mars 2018
78 j'aime
15