Godzy es-tu là ?

Par soucis de rattachement au film et par pur esprit de protestation primaire, cette critique ne sera ni construite, ni argumentée, à l’exception de son introduction. Les remarques s’enchaineront sans suite logique ni classement préalable.

Désolé mais c’est pas possible. Gareth Edwards est un excellent réalisateur, le film est irréprochable sur le plan strictement technique et la bête est superbe. L’essentiel est sauf alors ? Raté.

La base, quand on fait un film qui s’appelle Godzilla, c’est de centrer l’histoire sur le monstre en question. Ou alors on choisit un titre plus évocateur du style "L’incroyable histoire d’une nation trisomique qui fait face avec l’intelligence d’un gastéropode albinos au retour sur terre de moustiques géants radioactifs bien décidés à s’accoupler en plein San Francisco malgré la présence incongrue d’un Kaiju bien connu, le tout sous l’œil accusateur d’un chinois bipolaire qui tire des conclusions hâtives et invraisemblables de la moindre situation à laquelle il est exposé en répétant d’une voix malade que l’important c’est l’équilibre".

Croyez-le ou pas, Godzilla est réduit au rang de figurant. Une sorte d’animal de compagnie bienveillant qui ne sait pas trop ce qu’il fout là mais qui va finalement aider les petites choses qui s’agitent sous ses pieds en détruisant tout sur son passage. Un peu emmerdant quand on a consacré la totalité du budget du film à sa personne et que le reste est balancé de manière grotesque. Alors certes la « bataille » finale est bluffante et chaque apparition du monstre décroche les mâchoires. Mais bordel, c’est ce qu’on voulait pendant tout le film.

A part ça :

Le budget hélicoptères est conséquent. La femme du héros s’appelle Elle (prononcer Hélie). Coïncidence ?

Aaron Taylor-Johnson a visiblement fait de la muscu depuis Kick-Ass. Il ne lui reste plus qu’à retrouver son jeu d’acteur maintenant.

En comptant les moments où l’on ne voit que ses écailles, Godzilla n’apparait pas plus de huit minutes à l’écran. HUIT MINUTES. Normal.

La VF est excellente !!! Merci aux cinémas qui ont choisi de ne pas diffuser le film en VO pour des raisons évidentes de respect de l’œuvre !!! Ce message a été généré automatiquement, pour le désactiver, veuillez adresser un fax au Ministère de l’Intérieur entre 16h12 et 17h05.

Suite aux accidents nucléaires qui émaillent l’histoire, l’espèce humaine a évolué. Les enfants ne sont ainsi plus capables de parler, à part pour crier « Maman », et affichent un regard vide quels que soient les événements. Heureusement, ils sont capables de retrouver instantanément leurs parents dans une foule titanesque sans la moindre explication.

Au Japon, les scientifiques se faufilent avec l’air fourbe dans chaque pièce de manière à surprendre une conversation importante. Quand c’est le cas, ils prennent un air grave et balancent une solution au problème posé en fixant l’horizon. Ensuite ils repartent sereins.

Les disquettes peuvent survivre à plus de 15 ans d’abandon pour peu qu’elles soient cachées sous une feuille.

On peut démarrer un bateau de pêche aux fils, comme un bon vieux 125 de cité.

Apercevoir un monstre géant perturbe moins la population qu’une alerte tsunami.

Le Godzilla vrai a donc la corpulence d’un phoque et la vivacité d’une huitre. Génial.

En exclusivité, voici une question tirée de l’examen final de formation des GI :

Vous êtes engagé dans une mission de type Neutralisation d’Engin Atomique en milieu urbain avec présence de Mutants Terrestres Agressifs confirmée. Une fois la bombe récupérée, vous vous apercevez que le couvercle permettant l’accès au panneau de désamorçage est bloqué. Il reste 20 minutes avant l’explosion. Choisissez le plan le plus pertinent.
A. Vous cherchez dans un périmètre élargi un objet permettant de faire pression sur ledit couvercle de manière à accéder au panneau en brisant la vitre ou en forçant le mécanisme d’ouverture.
B. Vous attendez que votre supérieur prenne une initiative, quitte à laisser la bombe exploser.
C. Vous soulevez l’Engin Atomique avec vos compagnons de manière à l’amener au port. Votre idée est de placer la bombe sur un bateau et de l’envoyer au large. Distance entre votre position et le port : 3 km. Distance entre le port et un emplacement maritime suffisamment éloigné : 100 000 km min.
D. Vous désertez et embrassez la photo de votre femme en priant Dieu qu’il l’épargne.

En tout cas s’il y’en a un qui se marre, c’est bien Roland Emmerich.