Le Pacifique prend cher, volume II
1 an après Pacific Rim, Godzilla reprend le flambeau de la remise au goût du jour des films de Kaijus, si son prédécesseur était un peu sorti de nulle part, sachant crée la surprise par sa générosité en tant que divertissement, l'attente était encore plus grande pour LE roi des monstres Godzilla, l'alpha et l'oméga du genre.
Et si je devais commencer par une chose, je dirais que Godzilla remporterait la Palme de la publicité mensongère de l'année, après visionnage de la toute première bande-annonce, on nous présente un film de monstre réaliste mais surtout un film de destruction massive, en mettant bien l'accent sur les plans de villes détruites, or il se trouve qu'en fait, les distributeurs nous l'ont bien ..... mise au fond, et à vrai dire, si ce constat fut très déconcertant au départ, ce fût finalement une très bonne surprise.
Ne vous attendez pas à un Pacific Rim bis, point de grosses mandales entres monstres, l'accent est mis sur l'ambiance apocalyptique, anxiogène, le traitement des Kaijus comme une catastrophe naturelle dépassant la perception humaine est à la fois inattendue et très brillante. J'ai particulièrement adoré l'idée de montrer des images de l'affrontement Godzilla/Muto par la télévision, cela m'as rappelé lorsque je regardais les attentats du 11 Septembre ou autres catastrophes quand j'étais gamin à la TV.
Cette idée de la suggestion des événements pour mieux en faire ressortir l'angoisse et la peur, est tout bonnement excellente et transforme notre perception de simple spectateur, en nous remettant à notre place, celle de simples humains, devant se contenter d'images et de commentaires extérieurs pour comprendre et interpréter les événements. Gareth Edwards à parfaitement compris que ce qui nous effraie ou du moins surprend le plus, et ce que l'on ne peut voir ou même comprendre.
J'ai entendu dire qu'il s'était inspiré des Dents de la mer, cela s'en ressent clairement dans le parti pris de ne jamais trop en montrer qui fût déjà le point d'orgue du film de Spielberg, la menace est toujours au plus proche des personnages, mais jamais vraiment visible, comme le grand Blanc en son temps.
Cependant, le mécanisme de couper les scènes où Godzilla commence l'affrontement contre Muto peut être très frustrant, ce détail fait même carrément décroché du film par moment, une idée louable de gérer la tension mais un poil jusqu'au-boutiste. Je ne vous cache pas qu'au bout de la deuxième scène de baston coupée, après m'être pris une montée d'adrénaline pendant plus d'une heure, ma frustration à saturée.
Mais cela n'enlève rien au parti pris très risqué pris dans une super-production pareille, montrant bien les talents d'auteurs de Gareth Edwards, et ça fait plaisir à voir qu'un réalisateur encore méconnu puisse avoir un minimum de liberté sur son oeuvre. Les amateurs de monstres ne seront pour autant pas déçu, le dernier quart d'heure du film offre un final spectaculaire rendant hommage au monstre sacré, et grisant par son ambiance apocalyptique, aux grands airs de jugement dernier de l'humanité.
Je reste cependant très déçu de l'exploitation du personnage de Bryan Cranston, je m'attendais à beaucoup plus à son sujet, au contraire des autres personnages plutôt clichés dans l'ensemble, Aaron Taylor Johnson et Elisabeth Olsen ne brillent pas par leur interprétation, ils font le boulot de la petite famille brisée et séparée par les événements, sans plus.
C'est une réussite tout de même pour Gareth Edwards, qui prouve avec le sens du contre-pied que l'on peut faire un bon blockbuster sans pour autant être dénué d'âme, quitte à frustré énormément nos attentes, parfois trop même, pour imposer sa vision d'une oeuvre.