Au son d'un " NO " retentissant, les Origines a su nous prendre d'empathie pour les singes, et au détour de quelques scènes assez poignantes du tandem Franco/Cesar/Pinto/Lihtgow, à crée la surprise la où on ne l'attendait pas forcément dans cet exercice périlleux que le genre du reboot implique.
L'Affrontement déboule avec la tâche d'assurer la transition entre la naissance des singes, et leur avènement comme nous la connaissons dans le film original. Si cet épisode s'avère être un bon divertissement, il se révèle finalement assez convenu par rapport à ce qu'il laisse entendre.
Les singes sont toujours aussi parfaits, on ne doutait déjà plus des performances de la motion capture concernant l'animation des visages, mais l'apport de véritables dialogues entre les singes, certes primaire, puisqu'ils ne peuvent encore formulé des phrases complètes, leur donne à présent corps et âme à l'écran.
César et ses confrères prennent vie plus que jamais, la frontière entre la bestialité de leurs aînés et le savant de leurs modèles deviens de plus en plus infime, et grisante de réalisme. Andy Serkis mériterait clairement une récompense ( Oscar ? ) pour son travail, faire transparaître autant d'humanité dans un rôle purement virtuel, c'est une prouesse encore inégalée !
Mais, le problème est là, tellement de soin est apporté aux singes tant dans leur animation que dans le développement de leur société, que leurs adversaires humains font vraiment pâle figure.
Le tandem principal de la famille recomposée après l'apocalypse ne sort jamais du cliché qu'il se trimbale et souffre d'un gros manque de charisme. Le personnage principal, Malcolm, est beaucoup trop timide et Dreyfus, incarné par Gary Oldman, manque clairement de temps pour se montrer.
Il y avait un véritable potentiel à exploiter pourtant, le premier souhaitant la paix avec les singes et le second timoré et apeuré à l'idée de la confrontation, ce qui aurait pu donner une vraie opposition de style comparable au duel Koba/Cesar.
Cependant, ce conflit d'idées est à peine esquissé voir complètement oublié par le scénario.
Reste un climax n'ayant rien à envier à celui de son prédécesseur, l'affrontement Koba/Cesar est jouissif par sa violence purement animale les ramenant au statut de bête sauvage.
Ne crachons pas dans la soupe, L'Affrontement est tout de même un blockbuster réussi du point de vue du spectacle, en dépit d'un scénario qui aurait gagné à être plus exploité et qui se contente de rester sobre, bien qu'efficace. Reste à attendre désormais 2016 pour la suite (et fin) de cette nouvelle trilogie, qui devrait aboutir logiquement à un film proche de l'original (voir un remake ?), histoire de faire oublier le massacre de Tim Burton.