Dix années se sont écoulées depuis la fin du derniers opus et le soulèvement des singes, le virus a décimé une grosse partie de l’espèce humaine et Matt Reeves, qui remplace Rupert Wyatt, met en scène le déclin de notre civilisation contre l’avènement de celle des singes.
Intelligemment, Matt Reeves prend son temps pour mettre en place le contexte et les personnages. Il présente d’abord les singes, maintenant génétiquement modifiés et capable de communiquer (notamment dans la langue humaine, même si ca reste légèrement primitif), vivant dans leur environnement sans se soucier des humains et en harmonie, toujours dirigés par le charismatique, intelligent et résonné César. Les humains vivent reclus dans une cité mais armées.
L’atmosphère change brusquement lors de la première rencontre entre les deux espèces et dès ce moment, plane le sentiment du calme avant l’inévitable tempête. Dès lors, Reeves met en place les divisions progressives dans les deux camps et les différences de points de vue entre les différents personnages. Sans forcément pousser sur le fond (même si le message est par moment légèrement trop appuyé), il n’est jamais manichéen et finalement les deux camps semblent bien proches dans leur façon d’appréhender la suite.
D'un côté comme de l'autre, chacun à ses motivations, poussées par différents sentiments mais souvent celui de l'instinct de survie, rapprochant encore plus l'Homme de l'animal et vice versa. Les personnages sont intéressants (bien que certains soient un brin stéréotypés) mais c’est vraiment celui de César qui écrase tout. La prouesse technologique (pour lui et en général) n’a d’égale que son charisme. Une fois de plus il est campé par un très convaincant Andy Serkis.
Dans un style parfois contemplatif, Matt Reeves maîtrise bien son récit. Si le déroulement est assez classique et ne réserve guère de surprise, il n'en est pas moins efficace et maîtrisé. Le dosage entre les moments calmes et ceux d’actions est impeccable. D'ailleurs ces dernières sont assez spectaculaires et bénéficient d'une très bonne réalisation, lisible et efficace et Reeves sait poser sa caméra lorsqu'il le faut. Il arrive à jouer sur plusieurs tableaux, tantôt spectaculaire, le récit ne manque pas d'émotions.
Matt Reeves propose avec L'Affrontement une suite réussie, un blockbuster divertissant, efficace et non dénué de sens où il démontre un certain sens de l'image tout en jouant sur plusieurs tableaux, et il relève le pari avec brio.