In the Realm of the Senses
Une ère nouvelle pour l'humanité. Avec elle, l'air du oinj et du balbutiement. Une micro-société d'hommes, une autre de singes regroupés dans la forêt. Des singes qui ont pris du torse, tous guidés par César. Le Grand et Magnifique César.
La couleur est clairement affichée, le ton est donné de la manière la plus louable : nous vivons le suspense jusqu'au bout, sans scrupule, et nous le devons à toute l'équipe qui entoure Matt Reeves qui dénote d'un certain doigté.
Dans un si beau spectacle il est toujours appréciable de sentir que le film ne prend pas ses spectateurs pour des cons. Tous les spectateurs ne sont pas des obsédés nazis du numérique. Ils ne se contentent pas du minima, et le long-métrage de Reeves parvient donc à équilibrer chacun des éléments de son histoire en faisant ressortir toutes les facettes intimistes et harmonieuses d'un univers déjà bien bâti.
Quelques longueurs atténuantes peuvent brusquer. Disons-le comme ça, puisque je n'ai pas l'air d'avoir émis tant de défauts qui puissent justifier une note un peu basse. D'autant plus que le film ne s'arrête jamais dans le bon chemin qu'il entreprend, avec beaucoup d'insistance dans la vraisemblance qui se dégage des personnages et de leurs traumatismes. César, tout numérique qu'il soit, a une présence colossale à l'écran. César n'est pas uniquement un chef né, et ne se cantonne pas bêtement au rôle du dominateur, il éclipse les acteurs humains et en cela il démontre la technique de cet épisode : une technique qui s'efface quand viennent les émotions.
«La Planète des Singes: L'Affrontement» n'est pas une fausse-couche de plus, en dépit de ses intentions didactiques un peu trop forcées. C'est un blockbuster à ranger dans la catégorie "astucieux, intelligent ET divertissant, récréatif".