Godzilla
7.2
Godzilla

Film de Ishirô Honda (1954)

Instead, we should focus on why it is still alive. That should be our top priority!

Le film qui a créé une icone et lancé un genre à part entière. Et sa plus grande force reste qu’il demeure un classique intemporelle. Bien sûr, il a vieilli sur de nombreux aspects, mais il reste un film plutôt solide encore aujourd’hui et, surtout, une fois recontextualisé avec son époque. Le côté humain reste primordial dans le film, avec des personnages attachants et investis, qui subissent le cataclysme tout en parvenant à nous transmettre leurs émotions, leurs peurs, leurs convictions. Et puis il y a bien sûr la métaphore personnifiée par Godzilla. Si je connaissais déjà son lien avec les armes nucléaires et l’écologie, je ne pensais pas que ces thèmes étaient aussi présents et évidents dans ce premier films.


Les discours des personnages tout d’abord, notamment le professeur Yamane, qui n’hésite pas à mettre les mots sur le fléau, mais aussi le docteur Serizawa, qui représente une inspiration à peine voilée de Robert Oppenheimer, avec son Oxygen Destroyer et surtout, sa fin tragique qui cimente le message. Mais aussi visuellement, avec bien sûr les scènes de destructions et de carnage, où Godzilla atomise littéralement Tokyo avec des images qui ne peuvent pas être anodines tellement elles deviennent évocatrices, ou même cette scène de l’hôpital où on vérifie l’irradiation des survivants. L’allégorie du nucléaire n’est pas qu’interprétée, elle est présente à chaque scène, ou presque.


Au-delà même de son message, le film demeure plutôt bien rythmé. Les personnages y tiennent un rôle important et, surtout, ont une intrigue propre qui a le temps de se développer afin de créer une certaine tension vis-à-vis de Gozilla et de sa menace. Alors certes, y’a des simplifications scientifiques majeures, mais l’ensemble reste assez cohérent et fluide pour qu’on se laisse transporter. Si Hideto et Emiko servent de témoins de l’audience pour découvrir l’horreur qui se cache derrière le monstre (car au final, on retrouve pas mal de code du genre horrifique lui-même), les autres personnages sont tout aussi importants. On ne s’ennuie pas et même la scène de carnage, pourtant très longue, découle sans temps mort.


Le casting est plutôt correct à bon (j’ai beaucoup aimé Akihiko Hirata et Takashi Shimura) malgré sans doute la nouveauté pour l’époque de ce genre de tournage. Techniquement, le film fonctionne toujours aujourd’hui et, pour l’époque, devait être fondateur sur pas mal d’aspect. J’ai beaucoup aimé la musique et ce thème principal, très prenant, même si du coup, parfois, elle semble un peu décalée à l’ambiance générale. Quant au trio réalisation, décors et effets spéciaux, tous les trois parviennent à créer une véritable illusion tout en restant très simple et sans s’alourdir de procédés complexes. Bien sûr, ça a beaucoup vieilli, on reconnaît les maquettes et les miniatures, le costume de Godzilla (surtout en gros plan) paraît parfois un peu cheap ; mais ça construit la légende et l’aura de la créature et du film.


Un film qui affiche bientôt 70 ans au compteur et qui, pourtant, reste tout aussi efficace narrativement que visuellement. Ça reste un film de monstre, bien sûr, mais ile se révèle beaucoup plus percutant que certains films modernes, plus palpitant, plus captivant. Un classique fondateur à la hauteur de son héritage.

vive_le_ciné
8
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le 31 janv. 2021

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vive_le_ciné

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