Quelques spoilers dans cette critique mais qui sont annoncées par [spoiler] et [/spoiler] pour en signaler la fin :
On en attendait beaucoup du nouveau film de Gareth Edwards. Trop peut être? Remarqué grâce à un très joli premier film sur l'Homme et de notre rapport avec la nature, quand la production engagea le cinéaste britannique pour réaliser la nouvelle version de Godzilla, je n'en étais que ravi. Et la promo du film ne m'a jamais fait mentir. Accumulant des affiches superbes et des trailers plus qu'alléchants, on se disait tous que le 14 mai 2014, on allait assister à quelque chose de grand, au blockbuster de l'année. Et puis le film est sorti...
Eh bien je suis désolé de vous le dire mais je trouve que ce nouveau Godzilla est effectivement le meilleur blockbuster que l'on verra sans doute cette année. Après le gros étron réalisé par l'inénarrable Roland Emmerich, Gareth Ewards rend enfin justice au monstre le plus célèbre de l'Histoire du cinéma en livrant un divertissement complètement jouissif, qui n'est certes pas sans défaut, mais en même temps tellement plus que cela!
Questionnant une nouvelle fois, les rapports entre l'Homme d'avec la nature, Edwards embrasse littéralement le mythe du roi des Kaijus pour y incorporer ses propres réflexions. Tout au long du métrage, l'anglais accumule les plans larges dans le but de remettre la place de l'Homme à ce qu'il est réellement, à savoir une petite créature vivante dans l'immensité de la nature. Gareth Edwards démontre peu à peu que lorsque la nature se déchaine, l'Humanité, en dépit de ses avancées technologiques, n'a pas grand chose à faire si ce n'est de subir la colère de Dame Nature qui balaye sans aucune gêne le travail humain en seulement une poignée de minute. Godzilla c'est ça, bien plus qu'un simple divertissement bourrin où les immeubles s'effondrent par pack de 12. A la sortie du film, j'étais certain que le film allait diviser : entre les spectateurs qui se plaindront du manque de scène d'action ou ceux qui s'attendaient à un temps de présence de Godzilla beaucoup plus conséquent. Sauf que Godzilla est tout le temps là métaphoriquement parlant. Godzilla c'est la manifestation de la nature. Godzilla est un "Dieu" comme le dit à un moment le personnage de Ken Watanabe. La puissance de la nature (séisme, tsunami, très forte pluie, orages...) est à l'image de l'immense force de Godzilla.
La mise en scène de Gareth Edwards est très clairement influencée par le cinéma de Steven Spielberg à tel point que l'on pense tout le temps au Dents de la Mer ou bien à La Guerre des Mondes lorsque le film se défile sous nos yeux ébahis car oui il y a de véritables moments de cinéma là dedans qui ne nous font pas regretter le déplacement. J'ai notamment en tête la première apparition de Godzilla qui s'est résulté par un silence de mort dans toute la salle tellement la scène était scotchante ou bien [spoiler]l'Atomic Breath qui en déroutera certains car beaucoup de personnes rattachent Godzilla à la version américaine de 1998. Vous savez ce sous Jurassic Park là? [/spoiler]Je me dois aussi de vous parler de la scène de la descente... Largement utilisée dans les trailers mais qui prend une ampleur encore plus énorme sur grand écran.
Parlons cependant des points négatifs qui dans certains cas pourraient très bien être perçus comme étant des éléments qui se raccrochent à la réflexion d'Edwards. Les personnages sont évidemment les points faibles du long-métrage. Si Bryan Cranston s'en sort plutôt bien, le reste du casting va diviser tellement au final ils ne sont que des stéréotypes du genre. Malgré tout, là où cela serait une qualité chez certains spectateurs c'est que justement, les personnages ne servent qu'à amener le point de vue de l'action, qu'ils ne sont par conséquent qu'impuissant à ce qui se passe sous leurs yeux. Par ailleurs, il n'y a que très peu de plans aériens dans le film. Tout est filmé du point de vue de l'Homme, qu'il soit tout en haut d'un immeuble ou dans la rue.
En guise d'autres points négatifs on pourrait aussi regretter quelques incohérences par ci par là qui déçoivent un peu. [spoiler]Encore une fois on se tape une bombe atomique qui explosent dans l'eau à proximité d'une grande ville sans aucune répercussion sur les habitants qui, le jour suivant, marcheront tranquille sur les ruines à la recherche de corps sans masques à gaz. Mais bon c'est quand même moins gênant que Metropolis qui s'est reconstruite en deux minutes après le combat entre Zod et Superman dans Man Of Steel.[/spoiler] Quant au travail d'Alexandre Desplat, on s'attendait finalement à un petit peu mieux que ça même si le nouveau thème de Godzilla est franchement sympathique.
Au final Godzilla est un des rares films où l'on peut assister à des scènes de destructions sans pour autant être dans l'ordre du plaisir coupable comme le pourrait être un Transformers ou un Pacific Rim.
Godzi? Ja!!