Godzilla vs S.M.N.I (Saloperies mutantes non identifiées)

Je ne suis pas très au fait de tout le background propre à la longue histoire de Godzilla et de ses ennemis. J'ai comme tout un chacun vu les monstres en carton-pâte des vieux films, mais je ne les ai pas vu. Pour le critiquer/recommander (parce que oui, je le "recommande"), je ne vais donc pas tenir compte de l'aspect "bon film godzilla ?".


Les effets visuels, la musique, les effets spéciaux, toute la partie action en général est correctement réalisée. Certaines scènes réussissent même à créer un peu d'oppression, seule façon élégante de provoquer le malaise à une époque où on se répète que "on a tout vu". On dira également que dans l'apparition des antagonistes du film (que j'appellerais "les bestioles) est pas non plus mal traitée : palier par palier, il y a un petit jeu fait dans le cycle petite menace--->solution--->grosse menace--->solution.

Et c'est là que ça commence à aller moins bien : pour des raisons évidentes, l'intrigue nous fait suivre des êtres humains dans leur combat désespéré. Désespéré, comme "sans espoir". Le facteur humain, dans ce film, est totalement sans impact sur le déroulement du scénario.

C'est observable de manière spectaculaire si on raconte le scénario en omettant l'élément humain :
-Une bestiole se réveille, va ravager le continent dans le but de se reproduire avec une autre bestiole. Godzilla sort de l'eau, défonce les bestioles, et rentre dans l'eau.

L'Humanité ne sert qu'à souffrir. Ses tentatives de se défendre sont futiles, voire aggravent la situation, le "héros" n'a aucune part dans la résolution des problèmes. On retrouve l'inévitable série de clichés type :

"Commandant, godzilla est notre allié"
-"Monsieur le scientifique, je suis payé pour défendre ce pays et ses citoyens."
-"Mais"
-"Allez me chercher une bombe nucléaire".

Ces platitudes scénaristiques s'agrémentent d'une multitude de détails étranges, comme l'acharnement des militaires à se charger comme des mulets d'armes dont ils ont eu à 40 reprises la démonstration de leur inutilité tactique. Un autre exemple, mon préféré, est la joie des survivants du carnage alors que Godzilla s'en va pour retourner dans l'océan. "Wouhou, qu'il est gentil le lézard ! ça me donne envie de chialer".

Bref, ce n'est pas un bon film, au sens absolu du terme. Pourtant, je vous le recommande : allez y avec des amis, dans l'idée d'avoir ensuite un sujet de discussion amusant autour d'une bière. Godzilla est divertissant, et ses problèmes ne sont pas scandaleux : ils sont drôles. Drôles comme un bon nanar, il fait passer un bon moment, et c'est déjà pas mal qu'on puisse arriver à ce résultat avec une grosse production sur ce thème.

Je doute cependant que vous l'ajouterez à votre médiathèque personnelle. Non... ça, aucune chance.